Par Le National
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Violences : un problème de santé publique

La violence dirigée contre autrui, collective ou auto-infligée représente un problème de santé publique grave. Mais les participants d'une réunion d'information qui s'est tenue lors de la 54ème Assemblée mondiale de la Santé ont appris que cette violence peut en grande partie être évitée.

En 1999, les suicides et les homicides ont fait presque 1,7 millions de victimes ( chiffres : Rapport mondial de la santé 2000 ): la majorité de ces décès concerne des hommes jeunes. Mais ils ne sont pas les seuls touchés par la violence : chaque année dans le monde, pas moins de 40 millions d'enfants pourraient être victimes d'abus ; à peu près un tiers des femmes subissent des actes de violence à un moment ou un autre de leur vie, selon un rapport publié en 1999 par la Johns Hopkins School of Public Health.

" Les différences régionales dans les taux d'homicide et de décès par armes à feu donnent toutefois à penser qu'une grande partie de la violence pourrait être évitée " , a déclaré le Dr Etienne Krug, Directeur du Département pour la Prévention de la violence et des traumatismes à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les taux d'homicide pour le Japon, les Etats-Unis et le Brésil sont, respectivement, de 0, 6, 7 et 25 pour 100 000 habitants. Les taux de décès par armes à feu en Asie sont presque 100 fois inférieurs à ce qu'ils sont aux Amériques. Ces différences interculturelles doivent être étudiées de manière approfondie afin de mieux comprendre ces disparités et d'améliorer la prévention et l'action.

La violence constitue un problème complexe à plusieurs facettes. Il n'y a pas de facteur unique expliquant à lui seul pourquoi certains individus sont violents à l'égard des autres. Plusieurs facteurs interviennent à différents niveaux : au niveau individuel, par exemple, l'impulsivité et l'abus d'alcool sont des facteurs de risque pour tous les types de violence. En ce qui concerne la famille, l'absence de capacités parentales est un facteur de risque de maltraitance. Au niveau communautaire, l'isolement des femmes et les influences négatives du groupe peuvent être des facteurs de risque. Les inégalités entre les sexes, les inégalités entre riches et pauvres, un accès facile aux armes à feu et l'acceptabilité sociale de la violence peuvent constituer un terrain fertile pour celle-ci dans l'ensemble de la société. Afin de prévenir la violence, il faut mener une réflexion et intervenir à chacun de ces niveaux.