Par Le National
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VIH/SIDA : les programmes d'échange de seringues usagées sont efficaces

Les programmes d'échange de seringues usagées pour toxicomanes permettent de réduire le risque d'infection par le VIH, conclut un article paru dans la revue AIDS. Les auteurs de cet article publié dans l'édition du 27 juillet se fondent sur l'analyse des données de 42 études déjà publiées sur ce sujet.

Cette étude a été menée par le Dr David Gibson (Université de Californie, Davis Medical Center). Gibson et ses collaborateurs ont recherché dans la littérature médicale les publications ayant trait aux programmes d'échange et de distribution de seringues neuves. Pour la période 1989-1999, 42 études (conduites principalement aux Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne et Pays-Bas) ont été retenues pour analyse.

Sur ces 42 publications, 28 concluaient à une réduction du risque d'infection avec les programmes d'échange de seringues usagées, 12 indiquaient que les effets étaient partagés et deux concluaient à une augmentation du risque d'infection par le VIH.

Gibson et al. expliquent que la plupart des études avec des résultats contrastés avaient été menées dans un contexte où les toxicomanes pouvaient acheter des seringues à un prix très abordable en pharmacie. Le fait de pouvoir se fournir des seringues neuves autrement que par des programmes d'échange a pu rendre ces programmes apparemment moins efficaces.

Les auteurs ont également montré que les consommateurs de drogue par injection qui présentaient le risque le plus élevé de contamination étaient ceux qui avaient le plus tendance à utiliser les services des programmes d'échange de seringues usagées. Encore un biais qui a pu fausser l'interprétation.

Les chercheurs ont par ailleurs comparé le taux de séroconversion VIH dans une population de toxicomanes disposant ou non de programmes d'échange de seringues usagées. Les taux de séroconversion diminuaient de 5,8 % par an dans les villes avec un programme d'échange mais augmentaient de 5,9 % par an dans les villes qui n'en avaient pas.

Pour les deux études qui concluaient à un effet négatif des programmes d'échange, des données actualisées ont montré que ce n'était pas le cas, expliquent Gibson et al. dans leur article.

Source : University of California, Davis-Medical Center. AIDS 2001;15(11):1329.