Par Le National
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Vaccin contre le sida: la maladie contrôlée chez le singe

WASHINGTON (AP) -- Nouvel espoir dans la mise au point d'un vaccin contre le virus du sida: des singes vaccinés sont restés en bonne santé après l'injection d'une dose massive de VIH, selon une nouvelle étude américaine publiée vendredi par le journal ''Science''. Des essais sont prévus chez l'homme dans moins d'un an.

''Bien que le vaccin ne prévienne pas l'infection, il rend le virus indétectable pendant plusieurs mois'', a déclaré le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national d'allergologie et de maladies infectieuses (NIAID).

Les chercheurs notent que, chez le singe, la réponse du système immunitaire a pu être obtenue grâce à trois injections. ''Les deux premières injections du vaccin facilitent l'amorce de la réponse immunitaire, alors que la troisième la stimule'', a expliqué Harriet Robinson, premier auteur de l'étude.

Les deux premières injections de vaccin contenaient de l'ADN codant pour trois protéines identiques à celles retrouvées dans le virus. Une fois fabriquées, les protéines sont enregistrées par le système immunitaire, qui les reconnaît et attaque les ''vraies protéines'' (celles du virus), lorsqu'elles se présentent'', a ajouté le Dr Robinson, professeur au centre du vaccin de l'Université Emory à Atlanta.

L'injection ''stimulante'' utilise un vaccin modifié contenant les trois protéines qui intensifie la réponse du système immunitaire contre les protéines du VIH.

''Nos résultats montrent qu'il est possible de protéger des singes contre un virus semblable au VIH en utilisant un protocole qui peut être utilisé chez l'homme'', a-t-elle indiqué.

Vingt-quatre singes se sont vu administrer des doses variables de ce nouveau vaccin par voie rectale. Quatre autres ont reçu un placebo. Sept mois plus tard, les 28 singes étaient exposés à des doses létales d'une copie du virus semblable au VIH. Cette copie est fabriquée à partir du HIV humain et du SIV, son équivalent chez le singe. Les primates sont en effet insensibles à des doses même létales de virus humain.

Les quatre singes sous placebo sont morts au cours des 28 semaines qui ont suivi la contamination. Seul un singe vacciné a développé la maladie. Tous les autres étaient infectés par le virus, mais leur système immunitaire, stimulé par le vaccin, leur avait évité de tomber malade. ''Ils se portent très, très bien'', a assuré le Dr Robinson.

La quantité de virus injecté était des centaines de fois plus élévée que celle à laquelle un être humain est en général exposé. Ce qui prouve à quel point ce vaccin est efficace, ont souligné les auteurs.