Par Le National
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VIH/SIDA et consommation de drogue : des comportements à risque différents chez les hommes et les femmes

L'incidence des infections par le VIH reste élevée chez les consommateurs de drogue par injection. D'après une étude de plus de 10 ans menée à Baltimore, les facteurs prédictifs de séroconversion dans cette population diffèrent selon le sexe.

Cette étude épidémiologique a été dirigée par le Dr S. Strathdee de la Johns Hopkins School of Public Health à Baltimore. L'équipe menée par Strathdee publie ses résultats dans l'édition du 28 mai d'Archives of Internal Medicine.

Comme le rappellent Strathdee et al. dans leur publication, la consommation de drogue par injection est chaque année responsable de près de la moitié des infections par le VIH aux Etats-Unis. La connaissance des facteurs qui déterminent le risque de transmission chez ces personnes est donc primordiale pour identifier les moyens à mettre en œuvre dans les campagnes de prévention et de suivi.

Cette étude menée sur 10 ans (1998-98) a suivi 1.447 hommes et 427 femmes consommateurs de drogue par injection mais séronégatifs pour le VIH à leur entrée dans l'étude. Ces personnes résidaient à Baltimore. L'âge médian était de 35 ans à l'entrée dans l'étude.

L'incidence de l'infection par le VIH était de 3,14 pour 100 personne.années et ne différait pas selon le sexe. Par ailleurs, l'âge était inversement corrélé au risque de séroconversion. "C'est en accord avec plusieurs rapports qui indiquent que les plus jeunes consommateurs de drogues sont plus enclins à partager des seringues ou à avoir des comportements à risque, ce qui augmente le risque d'infection par le VIH ou les virus de l'hépatite B ou C", a noté le Dr Strathdee.

L'étude a mis en évidence des différences selon le sexe. Les principaux facteurs de risque associés à la séroconversion étaient le partage de seringues et une activité homosexuelle chez les hommes. Chez les femmes, le facteur prédominant était une activité hétérosexuelle à risque, notamment avec un partenaire drogué.

Source : Arch Intern Med 2001;161:1281-8. National Institutes of Health.