Par Le National
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Jean-Marie Le Chevallier condamné à un an de prison avec sursis pour subornation de témoins

TOULON (AP) -- Le tribunal correctionnel de Toulon (Var) a condamné vendredi matin l'ancien maire de la ville, Jean-Marie Le Chevallier, à un an de prison avec sursis et 30.000FF d'amende pour subornation de témoins dans l'affaire Poulet-Dachary.

La justice estime que l'ancien maire a imposé le silence à des proches collaborateurs en possession d'éléments pouvant intéresser les gendarmes chargés de l'enquête. Le 16 février dernier, le parquet avait requis à l'encontre de Jean-Marie le Chevallier (ex-Front national) 15 mois de prison avec sursis, deux ans d'inéligibilité et 200.000FF d'amende.

L'éminence grise du cabinet le Chevallier, Jean-Claude Poulet-Dachary, 14e adjoint au maire de Toulon, est décédé le 29 août 1995 dans des conditions toujours non élucidées. En septembre 1999, un marginal, Jean-Marc Pétroff, habitué des milieux homosexuels, a été mis en examen dans ce dossier. Condamné pour d'autres meurtres, l'homme a reconnu être à l'origine de la mort de Jean-Claude Poulet-Dachary avant de se rétracter.

C'est en découvrant dans la presse locale la photo de Jean-Marc Pétroff au lendemain d'un double meurtre commis dans l'appartement du marginal qu'un ancien employé communal, ex-membre du service d'ordre du Front national, le DPS, et un de ses collègues avaient demandé à être entendus par le maire. Pour une raison inexpliquée, le maire les avait sommé de se taire, les menaçant de licenciement et d'exclusion du Front national s'ils ne respectaient pas la consigne.

Malgré cette interdition, les deux hommes ont rapporté aux enquêteurs avoir vu le lendemain de la mort de Jean-Claude Poulet-Dachary le dénommé Pétroff rôdant au pied de la cage d'escalier de l'immeuble de l'adjoint.