Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


C'est le tabac qui conduit au stress et non l'inverse!

On ne fume pas pour calmer son anxiété, l'anxiété vient en fumant ! C'est l'étonnante conclusion d'une étude parue dans le "JAMA" et réalisée par une équipe de chercheurs New-Yorkais.

De nombreuses études ont démontré l'association qui existait entre le tabagisme et différents troubles psychiques chez les adolescents. Concernant les troubles anxieux, on a longtemps cru que l'anxiété aidait à "tomber" dans le tabagisme, que ce soit pour se donner une contenance, ou pour "calmer" l'anxiété. Et si c'était le tabac qui générait l'anxiété ? Une équipe New-Yorkaise a réalisé une étude sur 976 familles, où 688 adolescents ont été interrogés en 1985-1986, vers l'âge de 16 ans. Ils ont été revus en 1991-1992, quand leur âge moyen était de 22 ans. Les auteurs ont pris en compte de nombreux facteurs : âge, sexe, usage d'alcool ou de drogue, tabagisme parental, niveau d'éducation, pathologie psychique. Les auteurs ont démontré que l'existence de troubles anxieux dans l'adolescence n'était pas associée à un risque plus important de tabagisme chronique à l'âge adulte. Parallèlement, ils ont retrouvé un risque accru de troubles anxieux à l'âge adulte chez les adolescents fumant plus de 20 cigarettes par jours : le risque d'anxiété généralisée est multiplié par 5.5, celui d'agoraphobie par 6.8 et les troubles paniques par 15.6.

Une précédente étude publiée dans la revue "Pediatrics" avait déjà démontré que l'association entre le tabac et la dépression chez les adolescents se faisait dans le sens du tabac vers la dépression et non de la dépression vers le tabac. Les campagnes anti-tabac destinées aux jeunes peuvent s'appuyer sur ces résultats, à savoir le potentiel anxiogène et dépressif du tabac, pour les inciter à éviter cette addiction.