Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Les statines semblent réduire le risque de démence

Des auteurs canadiens ont examiné la relation entre la prise d'hypolipidémiants et le risque de démence. Ils montrent que les statines et d'autres hypolipidémiants sont associés à une réduction du risque de démence et notamment de maladie d'Alzheimer chez les moins de 80 ans.


Cette relation entre les statines et la diminution du risque de démence a été évoquée dans plusieurs études d'observation. Toutefois, certains ont avancé l'hypothèse d'un biais de sélection qui se traduit par le fait que les personnes qui reçoivent des hypolipidémiants seraient en meilleure santé et donc moins exposées au risque de démence.


Dans un article paru dans les Archives of Neurology de février, Rockwood et al. ont procédé à une nouvelle analyse de la "Canadian Study of Health and Aging" qui portait sur échantillon représentatif de la population de plus de 65 ans.


Dans une première partie, les auteurs ont utilisé les données de 2.305 patients pour examiner les caractéristiques personnelles associées à la prise de statine.


La relation entre les statines et l'apparition de démence a été approchée par l'examen de 492 nouveaux cas de démence (326 Alzheimer) comparés à un groupe contrôle de 823 personnes.


L'emploi des hypolipidémiants était lié à l'âge et était plus fréquent chez les 65-79 ans que chez les plus de 80 ans. Il n'a pas été trouvé de relation entre la prise de ces médicaments et un mode de vie plus sain, expliquent les auteurs. Au contraire, la prescription de statines était associée à des antécédents tabagiques et à l'hypertension.


Cette étude semble confirmer le lien entre les hypolipidémiants et le risque de démence. En effet, l'emploi de statines et autres hypolipidémiants réduisait le risque de maladie d'Alzheimer chez les moins de 80 ans, écrivent Rockwood et ses collaborateurs. Après correction des résultats en fonction du sexe, du niveau d'instruction et de l'état de santé, cette réduction du risque restait significative : le risque était réduit d'environ 70 % avec les hypolipidémiants.


L'étude de Rockwood et al. n'a pas montré l'existence d'un biais dans les données analysées de la "Canadian Study of Health and Aging". Bien que cette éventualité ne puisse être écartée dans les études antérieures sur ce sujet, Rockwood et al. estiment qu'il est temps de s'intéresser de très près à cette relation.


Source : Arch Neurol 2002;59:223-7

Le privilège de réplique