Par Le National
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Princesse Sophie: Elle insinuerait même que le Prince Edward serait homosexuel!

LONDRES, 8 avr (AFP) - La publication très attendue de l'intégralité des propos "explosifs" de la comtesse Sophie de Wessex, belle-fille de la reine, a provoqué dimanche son départ de la présidence de son agence de relations publiques et contraint Buckingham à sortir de son silence.

Le journal populaire News of the World a publié l'intégralité des propos de la comtesse, enregistrés à son insu par un journaliste déguisé en cheikh arabe, dont l'essentiel avait déjà été diffusé dimanche dernier par un tabloïde concurrent, le Mail on Sunday.

Croyant accorder un rendez-vous à un client potentiel pour son agence de relations publiques R-JH, Sophie de Wessex s'était candidement ouverte à lui, qualifiant la reine Elizabeth II de "bonne vieille", le Premier ministre Tony Blair de "président Blair" et affirmant que sa femme Cherie était "absolument insupportable".

"Je me suis entretenue de la situation avec la reine et j'ai décidé de ne plus occuper la présidence de R-JH tant que les questions soulevées par les récents événements n'auront pas été étudiées en profondeur", a-t-elle déclaré dimanche.

"Je suis très peinée d'avoir été victime d'un piège organisé contre moi et ma société mais je regrette aussi l'erreur de jugement qui m'a fait tomber dans ce subterfuge", a-t-elle ajouté. "J'ai besoin d'un peu de temps pour redéfinir mon propre rôle".

News of the World a publié en outre, pour la première fois, les propos que l'associé de la comtesse, Murray Harkin, avait tenus devant le même faux cheikh et qui l'ont poussé lui aussi à annoncer dimanche qu'il quittait l'agence de relations publiques fondée avec Sophie en 1997.

M. Harkin affirme notamment aimer "pas mal" la cocaïne et être prêt à organiser des rencontres avec des jeunes homosexuels pour ses clients.

Le palais de Buckingham est sorti de son silence pour annoncer que l'éventualité d'un conflit d'intérêts entre les devoirs royaux et les affaires privées "des membres de la famille royale qui travaillent" allait être étudiée "au cours des semaines à venir".

"En poursuivant des carrières, ils (le prince Edward et la comtesse Sophie de Wessex) risquent toujours d'être accusés d'exploiter leur condition de membres de la famille royale pour les besoins de leurs intérêts commerciaux", a déclaré le palais dans son communiqué.

"Le prince et la comtesse nient tous deux avoir eu la volonté délibérée de le faire", déclare Buckingham, en ajoutant qu'il était "normal qu'il soient dans le monde d'aujourd'hui autorisés à travailler".

La presse et la classe politique reprochent désormais ouvertement à la belle-fille de la reine d'utiliser bien trop légèrement son étiquette royale pour faire prospérer ses affaires.

La critique vaut encore plus pour Edward, dont la société de films documentaires Ardent, en perte sèche de 1,9 million de livres (3 millions d'euros), ne survivrait que grâce aux entrées royales de son fondateur et aux revenus alloués aux Windsor par le Trésor britannique.

Downing Street a déclaré que "le soutien du Premier ministre à la monarchie était bien connu et restait intact". Mais des conseillers de la famille royale estiment que le gouvernement, dont deux ministres ont critiqué la comtesse, "attise le feu", affirmait dimanche The Observer.

Les républicains présents au sein du gouvernement travailliste ne sont plus les seuls à critiquer la comtesse. "J'aimerais qu'elle puisse gagner sa vie d'une façon qui ne porte pas atteinte à la dignité de la monarchie", a ainsi déclaré un parlementaire conservateur, David Davis.

Curieusement, personne ne s'offusquait du procédé consistant à obtenir les confidences d'une personnalité publique comme la comtesse de Wessex en se faisant passer pour un cheikh arabe...