Par Le National
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Quels sont les dangers liés au fait de sniffer de la drogue?

Tout le monde connaît la dangerosité des drogues, que ce soit le tabac, l'ecstasy ou l'héroïne. Mais le mode de prise de ces drogues peut également provoquer des dégâts importants et spécifiques, tout à fait indépendants du simple effet de la substance absorbée. On sait que les consommateurs d'héroïne en intraveineuse sont sujets à des pathologies atteignant les veines : thromboses, rupture de veine, hématomes, infections (lymphangite, adénite). L'injection intraveineuse avec du matériel partagé expose au risque de transmission du virus du sida, de l'hépatite C ou encore de l'hépatite B. Mais à quoi s'expose-t-on lorsqu'on prise de la drogue par le nez ?

La plupart des drogues peuvent être sniffées : cocaïne, héroïne, speed ( amphétamines ), kétamine et même l'ecstasy que certains écrasent puis inhalent par le nez, bien que ce soit assez douloureux. Une fois que la personne à pris son "rail" de drogue, la poudre se dépose sur les membranes des muqueuses puis, par l'intermédiaire des vaisseaux qui s'y trouvent, arrive directement au cerveau par le sang.


Pour éviter que les grains de drogue ne s'accumulent sur les muqueuses et ne les irritent trop, les consommateurs travaillent leur poudre de manière à ce qu'elle soit la plus fine possible, sans cailloux et aspirent leur drogue très fort afin qu'elle arrive le plus haut possible dans la cavité nasale. Les "sniffeurs" réguliers ont quasi-systématiquement des problèmes à la cloison nasale : perforation, saignement, infection, irritation, nécrose... Mais la gorge subit également l'action de la drogue. On recommande donc aux personnes qui sniffent de se rincer le nez et de pratiquer des gargarismes une vingtaine de minutes après la prise de drogue afin de "nettoyer" leurs muqueuses. Il est également recommandé d'appliquer une huile naturelle riche en vitamine E à l'intérieur du nez, délicatement, à l'aide d'un mouchoir en papier ou d'un coton-tige. A long terme, la glande olfactive et donc l'odorat risquent d'être altérés par les prises répétitives de drogue. Mais l'autre grand danger du sniff est la transmission de virus comme le HIV ou les hépatites en échangeant les pailles. On recommande donc aux "sniffeurs" d'avoir leur propre paille.

De nombreuses associations telles que Techno Plus, le TIPI, ASUD mais également Médecins du monde font un travail de terrain très louable pour informer et prévenir les usagers de drogues des risques qu'ils encourent. Ils distribuent des tracts en soirées techno, en boîte de nuit, en squats, bref, là où ils sont susceptibles de toucher le plus de gens possible. C'est en informant objectivement sur les risques de la drogue que l'on pourra éduquer les prochaines générations et éviter les conduites à risque.

Csanté Presse