Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Un facteur génétique d'accélération du SIDA.

Certaines mutations d'un co-récepteur du virus du SIDA pourraient accélérer le passage de la séropositivité au stade clinique de la maladie. En d'autres termes, il existerait - peut-être - une prédisposition génétique à l'infection elle-même ou, au moins, à son évolution. Cette conclusion d'une équipe de chercheurs français et américains pourrait déboucher soit sur le dépistage de sujets à risque majoré, soit sur la mise au point de traitements mieux ciblés.

Les auteurs travaillent en France pour l'INSERM et le CNRS et, aux Etats-Unis, pour le National Institute of Allergy and Infectious Diseases. A partir de cohortes de personnes atteintes par le VIH suivies dans le cadre de l'Agence nationale de Recherche contre le SIDA (ANRS) en France, ils ont démontré que certaines mutations génétiques d'un co-récepteur du VIH - le récepteur CX3CR1 - pouvaient constituer un risque aggravant de voir l'infection évoluer vers son stade clinique.

L'étude épidémiologique a porté sur 565 personnes infectées par le virus depuis des années et dont la progression ou la non-progression vers la maladie était connue, et sur un groupe témoin de sujets non infectés. Schématiquement, les résultats ont démontré que les patients portant certaines mutations évoluaient deux fois plus vite que les autres vers la maladie SIDA. Par ailleurs, la présence de ces mutations pourrait, dans certaines conditions, augmenter la susceptibilité à l'infection des personnes mises en contact avec le virus.

Source :Science, 24 March 2000, vol 287, n°5556