Par Le National
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VIH/SIDA : des anti-oxydants pour prévenir les troubles neurologiques ?

Des travaux réalisés sur des neurones en culture laissent penser que des anti-oxydants pourraient contrer les effets neurologiques de l'infection par le VIH chez les patients au stade sida. Des chercheurs américains ont montré que le liquide céphalorachidien de patients atteints de démence liée au VIH pouvait induire un dysfonctionnement mitochondrial. Plusieurs molécules anti-oxydantes permettent d'éviter cette toxicité.

Cette étude a été présentée ces jours-ci à la 53° réunion annuelle de l'Académie américaine de neurologie qui se déroule à Philadelphie.

"La démence est une des complications les plus difficiles de l'infection par le VIH", explique le Dr Avindra Nath de l'Université du Kentucky à Lexington. Elle souligne que les derniers antirétroviraux ne permettent pas d'éviter ou de traiter complètement ces complications neurologiques. De ce fait, le recours à d'autres molécules constitue une approche intéressante.

Pour cette étude, les chercheurs se sont intéressés à la toxicité du liquide céphalorachidien (LCR). Des prélèvements de LCR ont été réalisés chez 30 sujets avec une démence liée au VIH, 16 patients sans démence et 20 personnes affectées d'un autre trouble neurologique.

Des cultures de neurones ont été incubées en présence de ces différents échantillons de LCR. Les auteurs ont ainsi montré que le LCR de patients infectés par le VIH et avec une démence induisait un dysfonctionnement mitochondrial dans les neurones exposés. De plus, ce dysfonctionnement mitochondrial était lié à la sévérité de la démence.

Sept molécules anti-oxydantes ont été testées afin d'évaluer leur capacité à éviter ces atteintes mitochondriales. "Six des sept molécules ont inversé les effets de la toxicité du LCR", a déclaré le Dr Nath. Une des molécules, le L-deprenyl a donné des résultats prometteurs et mériterait d'être étudié chez des patients. Le didox, un analogue de l'hydroxyurée, s'est montré également efficace et présente l'avantage d'exercer une activité antirétrovirale.

Source : American Academy of Neurology