Par Le National
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191 états de l'Organisation Mondiale de la Santé se penchent sur la santé!

GENEVE, 15 mai (AFP) - Les délégués de 191 Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sont réunis jusqu'à samedi à Genève pour analyser les criantes discriminations --du Sida à la tuberculose-- en matière de santé publique, perçue de plus en plus largement comme la clé de tout développement.

Organisation Mondiale de la Santé

La caractère multidimensionnel de la santé pour le développement et la paix est reconnu aujourd'hui, a fait valoir le directrice générale de l'OMS Gro Harlem Brundtland. Elle a salué les "solutions créatives" que constituent les nouveaux "partenariats" entre organisations internationales, Etats, secteur privé.

"Le paysage est celui d'un monde de plus en plus interdépendant. Oui la mondialisation en effraie certains. Mais elle offre aussi à tous des opportunités véritables", a dit Gro Harlem Brundtland, en ouvrant les travaux de l'Assemblée mondiale annuelle de la santé.

Des exemples ont montré récemment que la collaboration de tous est nécessaire: l'OMS, l'ONUSIDA, l'UNICEF et les autres agences de l'ONU, les laboratoires pharmaceutiques, certaines grandes sociétés, les ONG, les Etats, parfois les mouvements rebelles.

Ainsi, cinq laboratoires ont décidé de collaborer avec les Nations unies pour rendre plus abordables les traitements anti-Sida.

Une nouvelle alliance mondiale pour l'immunisation des enfants (GAVI) regroupe partenaires publics et privés dont la fondation Bill et Melinda Gates.

Les campagnes d'éradication de la poliomyélite des agences de l'ONU, au premier rang desquelles l'OMS, obtiennent du succès grâce à l'acceptation par des factions en guerre de cessez-le-feu provisoires, suite à de délicates négociations.

"Maintenant, la santé fait la une, la santé est dans l'esprit des ministres des finances quand ils parlent d'effacement de la dette. Pour la première fois, une question de santé -le Sida en Afrique- a été discuté par le Conseil de sécurité (...) La santé est maintenant au coeur du programme du développement, elle est maintenant de plus en plus acceptée comme un instrument puissant dans la lutte contre la pauvreté", a dit Mme Brundtland.

Madame Brundtland

Elle a souligné que le Sida, même en cas de baisse considérable des prix des médicaments, restera insupportable pour les budgets des familles des pays pauvres. Cette baisse doit être complétée par des mécanismes de financement, de distribution, de suivi des soins par les systèmes de santé, de soutien des laboratoires, etc.

La conférence a un ordre du jour chargé, avec une douzaine de sujets tous aussi prioritaires: de l'alimentation du nourrisson à la stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles, du clonage à la lutte contre la tuberculose et le paludisme.

L'éradication de la poliomyélite sera un autre dossier que Mme Brundtland a évoqué en appelant les gouvernements à "accroître leurs engagements" pour que sa disparition puisse être "certifiée" en 2005. L'OMS a lancé début janvier une "offensive finale" pour son éradication avant la fin de 2000.

Autre point fort de cette assemblée mondiale, sur lequel l'OMS a adopté des positions vigoureuses face à l'industrie du tabac: la future Convention sur le contrôle du tabac qui devrait être adoptée en mai 2003.

La directrice générale a par ailleurs déploré que "la sécurité alimentaire et la santé mentale reçoivent une attention bien plus faible que ce qu'elles méritent".

Il y a dix jours, Mme Brundtland avait estimé que le XXIème siècle verrait un accroissement préoccupant des maladies mentales.

Mille cinq cents experts et délégués sont venus participer à cette conférence annuelle.