Par Le National
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Un sommet de l'OUA consacré aux conflits, à l'économie et la marche vers l'UA

LUSAKA, 4 juil (AFP) - Le 37ème et dernier sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), qui se tient du 9 au 11 juillet à Lusaka, sera essentiellement consacré aux conflits et aux défis économiques du continent, ainsi qu'à la mutation de l'OUA en Union africaine (UA).

Premier des conflits majeurs en Afrique, celui qui secoue la République démocratique du Congo (RDC) depuis 1998 et a des implications sur toute la région des Grands Lacs.

L'arrivée au pouvoir à Kinshasa de Joseph Kabila qui a succédé à son père Laurent-Désiré, assassiné en début d'année, a modifié la donne en RDC et les espoirs d'une réconciliation nationale et d'une normalisation avec les pays qui soutiennent la rébellion dans l'ex-Zaïre renaissent.

En application des accords de Lusaka de juillet-août 1999, l'ONU a pu cette année déployer des troupes en RDC et la convocation d'un "dialogue intercongolais" - devant réunir le régime de Kinshasa, les rebelles, l'opposition non-armée et la société civile - semble désormais possible.

Une réunion préparatoire à ce dialogue est prévue le 16 juillet au Bostwana.

Le conflit régional qui déchire la RDC oppose les forces gouvernementales de Kinshasa - soutenues par l'Angola, le Zimbabwe et la Namibie - à une rébellion épaulée par le Rwanda et l'Ouganda.

Signe d'une détente perceptible, la rencontre entre Joseph Kabila et le président ougandais Yoweri Museveni, mercredi à Dar es Salam.

Reste un grave sujet de préoccupation pour le Rwanda: les tentatives d'infiltration depuis la RDC des combattants extrémistes hutus rwandais responsables du génocide de 1994.

Outre la RDC, les chefs d'Etat évoqueront la situation d'autres pays en proie à des conflits armés ou des violences intercommunautaires, notamment l'Algérie, l'Angola, le Liberia, le Nigeria et la Somalie.

Le chef de l'Etat togolais, le général Gnassingbé Eyadéma, président sortant de l'OUA, avait appelé fin juin les Etats africains à "se mobiliser contre les guerres", afin de préserver l'intégration politique et économique du continent.

Les défis économiques de l'Afrique occuperont une place importante au sommet de Lusaka qui examinera deux plans destinés à relancer l'économie d'un continent qui compte plusieurs des pays les plus pauvres de la planète.

Le premier de ces plans - plan de redressement de l'Afrique pour le millénaire (MAP) - a été conçu par les chefs d'Etats d'Afrique du sud (Thabo Mbeki), d'Algérie (Abdelaziz Bouteflika) et du Nigeria (Olusegun Obasanjo).

Il a pour objectif de mettre fin aux guerres, de minimiser les risques pour l'investissement en Afrique et de lutter contre la corruption et le sida.

Le second, conçu par le président sénégalais Abdoulaye Wade, baptisé "plan Oméga" est destiné à faire décoller l'économie du continent en créant les conditions pour des investissements dans l'ensemble de l'Afrique, venant des pays industrialisés, mais aussi des pays africains les plus riches.

Le sommet de l'OUA sera le dernier sommet de l'organisation née en 1963, dont il doit officialiser la transformation en Union africaine (UA) qui aura des structures calquées sur celles de l'Union européenne, avec une Commission, un Conseil des ministres et un Parlement.

Le nouveau secrétaire général de l'OUA, qui sera désigné à Lusaka devrait donc devenir à terme le président de la Commission africaine.

Plusieurs personnalités sont candidates à la succession de Salim Ahmed Salim, actuel secrétaire général de l'OUA: l'ex-ministre sénégalais des Affaires étrangères Ibrahima Fall, le Guinéen Lansana Kouyaté, secrétaire général de la CEDEAO, l'ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères Amara Essy et le ministre namibien des Affaires étrangères Ben Gurirab.