Par Le National
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Le gouverneur de l'Oklahoma refuse la clémence à un condamné à mort mexicain

OKLAHOMA CITY (AP) -- Ignorant l'appel lancé par le président mexicain Vicente Fox, le gouverneur de l'Etat de l'Oklahoma Frank Keating a refusé vendredi d'accorder sa clémence à un ressortissant mexicain Gerardo Valdez, condamné à mort pour meurtre.

Le gouverneur a fait savoir que le procureur général Drew Edmondson pouvait désormais demander que soit fixée une nouvelle date pour l'exécution par injection de Gerardo Valdez, qui avait été condamné pour le meurtre par balles de Juan Barron en 1989.

Le gouverneur de l'Oklahoma avait reporté l'exécution, initialement prévue le 19 juin pour déterminer si les autorités de l'Etat avait violé le droit international en n'autorisant pas Gerardo Valdez à contacter le consulat mexicain après son arrestation pour le meurtre de Juan Barron.

Les autorités mexicaines avaient rappelé que la Convention de Vienne de 1963 sur les relations consulaires stipule que tout étranger arrêté doit avoir accès au consulat de son pays. Elles arguaient par ailleurs que le gouvernement mexicain aurait dû avoir la possibilité de représenter Valdez lors de son procès, affirmant que cela aurait pu lui éviter d'être condamné à la peine capitale.

Le gouverneur a reconnu que les droits de Gerardo Valdez ont été violés dans le cadre de la Convention de Vienne mais estime que cette violation ''bien que regrettable et inexcusable'' n'établit pas clairement ''un préjudice'' et ne signifie pas qu'un verdict différent aurait été prononcé en première instance ou en appel.

Dans une lettre au président mexicain, qui était personnellement intervenu en la faveur de Gerardo Valdez, Frank Keating note que le condamné a bénéficié d'un avocat parlant parfaitement espagnol et habitué aux affaires de meurtres.

Le gouverneur de l'Oklahoma, fervent partisan de la peine de mort, ajoute que Gerardo Valdez n'a jamais nié le meurtre. ''En fait M. Valdez a admis ce meurtre brutal'', écrit le gouverneur qui rappelle que le Mexicain a conduit sa victime à son domicile, l'a menacé avant de lui tirer deux balles dans le corps et lui trancher la gorge puis de brûler son corps.

M. Keating souligne enfin qu'''il n'a jamais été contesté'' que M. Valdez avait commis le meurtre en raison du ''dégoût'' qu'il éprouvait pour l'homosexualité de sa victime.