Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Est-ce que les communautés homosexuelles locales ont leur identité?

Depuis le début de la période électorale minucipale française, pour les observateurs étrangers, Paris semble occuper un espace important dans la représentativité des diverses régions françaises. Est-ce un phénomène naturel ou n'est-ce pas là le fruit d'un laisser-aller culturel?

Le phénomène n'est pas que politique, il est aussi social et culturel. Il est facile,grâce à la télévision, de réaliser qu'il existe une uniformisation des idées et cultures quand on voit, lors de la soirée du premier tour des élections municipales, que tous les commentateurs régionaux et les personnes questionnées ont le même accent, la même façon de voir les choses... Les électeurs de Rennes comme ceux de Marseille semblent penser bien plus aux fusions de listes leur permettant d'avoir le pouvoir nécessaire à l'obtention des faveurs de Paris qu'aux véritables besoin des régions qu'ils représentent.

Il existe pourtant des besoins dans les villes du nord qui ne sont pas les mêmes que dans le sud mais de ça, personne n'en parle puisque l'objectif des militants n'est vraissemblablement pas de prendre le pouvoir chez eux mais de le donner à Paris. Qu'on ne se trompe pas, l'idée ici n'est pas de dévaloriser la capitale mais bien de faire réaliser qu'il existe une France au-delà des murs de cette capitale.

Dans ce contexte, est-ce qu'il est possible pour une communauté homosexuelle locale de briller de façon autonome? Visiblement, les gays et lesbiennes de l'hexagone ont le sentiment régional bien plus développé que la moyenne de la population mais là encore, est-ce que les communautés locales peuvent s'identifier à autre chose que les dernières modes parisiennes homosexuelles?

Et l'information elle?

Et que dire de l'accès à l'information homosexuelle hors Paris? Sauf pour quelques associations locales qui entretiennent de formidables sites internet qui permettent à leurs membres de suivre l'évolution de leurs activités économiques ou politiques, l'homosexuel de province n'a pas vraiment accès à une information qui le concerne dans une perspective autre que celle de Paris qui domine le marché publicitaire.

Dans une perspective où justement les gays et lesbiennes doivent avoir un accès prioritaire sur une information spécialisée, il devient urgent de permettre aux collectivités locales de prendre le pouvoir culturel qui leur revient et d'utiliser les outils qui existent pour faire briller leurs exploits, leurs réussites, pour le bénéfice de l'ensemble.

Les intellectuels gays ont accès, grâce à l'internet, à un moyen de communication extraordinaire et l'exemple de l'Euro-National de s'implanter loin de Paris, en région, devrait susciter la création d'équivalents régionaux. Parce que si Paris est la ville lumière, toutes les ampoules de France n'y brillent pas!