Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Un commerçant du village va plus loin;
NOURRI-BËTES

Gilbert Morin est propriétaire depuis maintenant plus de 5 ans du commerce Nourri-Bêtes situé, au début, sur la rue Amherst et maintenant sur la rue Ste-Catherine est. À ses débuts, le commerce étant un peu éloigné du véritable centre d'intérêt du village, les affaires allaient bien, sans plus. Qu'à cela ne tienne, Gilbert Morin se servait de son commerce pour financer ce qui lui tenait le plus à coeur, les animaux.

Comment? Tout simplement en donnant de la nourriture et des services gratuits aux animaux dont les propriétaires étaient atteints du SIDA.
<< Un jour, un gars est arrivé comme ça au magasin pour me demander de garder son chien pendant quelques jours, le temps qu'il se fasse soigner à l'hôpital. Il n'est jamais revenu>>, nous raconte Gilbert. << Moi j'avais déjà plusieurs animaux dont certains restaient carrément dans le magasin par manque de place chez moi. Je ne pouvais quand même pas me débarrasser du chien! Je l'ai finalement gardé et je lui ai offert une petite vie cool>>, poursuit Gilbert le sourire aux lèvres.

Oui le sourire aux lèvres, parce que Gilbert Morin est comme ça. Quand tout va mal partout, il garde le sourire aux lèvres.
Toujours? Presque, parce que je l'ai vu à quelques reprises prendre un air sérieux et avoir la larme à l'úil quand il parlait de ses animaux ou de ceux qu'on maltraitait. Gilbert passe ses journées à régler les problèmes de tous ses clients, c'est sûrement fatigant mais il adore ça.

Au diable la bouffe!
Depuis quelques années maintenant, Gilbert se donne à la cause des sidéens en offrant ce qu'il sait faire de mieux, l'aide aux animaux. Il s'est d'ailleurs associé avec la Fondation d'Aide Directe SIDA-Montréal pour s'assurer que les clients de la fondation (spécialisée en dons de nourriture auprès des personnes atteintes), aient des ressources pour leurs animaux. <<Avant, ceux qui se présentaient à la Fondation pour avoir de l'aide alimentaire n'avaient pas accès à de la nourriture pour leurs animaux parce qu'il n'y en avait jamais assez. Moi je trouvais ça dommage parce que je me disais que ça serait si simple de fournir quelques sacs de bouffe pour les aider. Et puis j'ai cliqué! Pourquoi ne pas donner moi-même cette bouffe? J'ai demandé à quelques fournisseurs de me faire des cadeaux et là, je pense que la Fondation est en mesure de répondre à ces cas particuliers>>, s'émeut Gilbert rien qu'à l'idée que les toutous et les minous du village mangent sur son bras.

Toujours là pour aider.
Gilbert est connu dans le village pour son GRAND coeur. Dernièrement votre humble journaliste a eu à aider une petite chienne battue. Mimi (nouveau nom de la pitoune) avait été abandonnée, attachée à un arbre en plein automne pluvieux et froid. Il ne lui restait plus que la peau sur les os et elle perdait son poil par grosses plaques tellement elle angoissait. Elle ne mangeait pas et c'était évident qu'elle se laissait mourir la pauvre.

Comme elle était attachée devant la porte d'une copine, cette copine m'a téléphoné pour me raconter ça et me demander si je pouvais faire quelque chose. D'abord, avant de penser à la faire adopter, il fallait voir si elle pouvait être soignée. La petite Mimi a donc été vermifugée (ça lui sortait par les oreilles) et dépucée (ça aussi!).

Plutôt que de manger de la bouffe ordinaire, Mimi a eu droit à un régime à haute teneur en protéines pour l'aider à faire repousser son poil. 2 úufs, une boite de sardines, de la viande en masse tous les jours, inutile de vous dire que Mimi bouffait de bon coeur.

À l'analyse comportementale, Mimi était simplement formidable. Elle était propre dans la maison, demandait la porte pour ses besoins, ne jappait jamais, avait un caractère très enjoué, elle ne voulait que plaire à son monde. Mais pourquoi avoir battu une si bonne chienne? Nous ne le saurons jamais. Mais Mimi, après 3 semaines de pension, était maintenant prête à se trouver un nouveau foyer permanent.

Nourri-Bêtes à la rescousse...
C'est là qu'on a décidé d'en parler à Gilbert, lui qui en savait tant sur les animaux. Sans perdre une seconde il nous a demandé de lui fournir immédiatement une description avec photo, il allait s'en occuper. Gilbert a utilisé sa baguette magique et quelques jours plus tard, nous recevions l'appel d'un travailleur social qui avait besoin d'un petit chien pour donner à une famille qui venait de perdre un enfant. Bon sang, ça ne pouvait pas tomber mieux!

Mimi vit donc depuis avec ses nouveaux maîtres qui la considèrent comme leur petite fille. Mimi est rendue un peu patapouf mais ça, c'est sa façon de nous dire qu'elle mange maintenant normalement. Je me souviendrai toujours de sa dernière journée avec nous, au moment de sortir de la maison, elle nous regardait une dernière fois l'air de dire " merci les amis, je m'en vais vivre ma vie"...

Gilbert avait réussi encore une fois l'impossible et, pour ça, Le National souhaite lui rendre hommage.

Gilbert Morin amasse toujours des fonds pour nourrir les animaux,
en collaboration avec la Fondation d'Aide Directe SIDA-Montréal.
Nous recommandons Nourri-Bêtes à nos lecteurs,
ne manquez pas d'aller visiter ce commerce au grand coeur!
Nourri-Bêtes
1201 Ste-Catherine est
Montréal, Québec
H2L 2H1
523-7002
Toilettage, nourriture, animaux, livraison de nourriture à domicile, et plus encore.