Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Lettre ouverte du candidat Majda au Président de la république française

Monsieur le Président, Durant la campagne, vous vous êtes exprimé sur l'insécurité qui touche nos villes et nos campagnes. Comme d'autres, vous vous êtes engagé à renforcer les effectifs de police, de gendarmerie, à isoler les jeunes délinquants multirécidivistes.

La violence, il est vrai, envahit notre quotidien : elle commence par des mots, des injures. La loi Gayssot punit, à juste titre, les insultes racistes. A quand un dispositif équivalent pour sanctionner l'homophobie ?

La loi peut-elle interdire à quelqu'un de traiter une personne de " sale nègre " et lui autoriser à dire d'une autre que c'est " un sale pédé " ou " un sale enculé " ?

L'Etat a adopté le Pacs qui reconnaît l'union entre personnes de sexe identique. Ce même Etat permet cependant à des individus de remettre en cause perpétuellement cette récente acceptation de l'homosexualité, en lui niant le droit d'exister, de se montrer. Ces mots sont couramment entendus à la télévision, sans que le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel ne s'en émeuve plus que ça – en tout cas pas assez. Ils sont reproduits dans les rues, les cours de récréation, participant à un dénigrement de l'homo, à une vulgarisation de l'homophobie.

Ces mots qui blessent, parce qu'ils ne sont pas punis, autorisent toutes les violences et confortent les pensées les plus extrêmes. Pour les homosexuels les plus jeunes et les plus fragiles, ils participent à une honte, une détestation de soi-même. Ils produisent un ravage intérieur.

Vous le savez, les suicides sont nombreux chez ces adolescents. Le rôle de l'Etat est de protéger les personnes les plus exposées aux violences. Que comptez-vous faire contre cette insécurité ?

Jacky MAJDA Candidat aux élections législatives - 1ere circonscription - PARIS - Juin 2002

Le privilége de réplique