Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Mais qui se cache derrière le sympathique blondinet de l'équipe de badminton gaie les G-Bleus?

Un coup de maître non pas au badminton mais de la part du National! En effet, après quelques mois d'attente et de patience, voilà qu'un personnage fort populaire auprès des sportifs gais montréalais accepte notre invitation à nous accorder une entrevue.

Louis-Bernard Robert (LB) n'est pas un inconnu dans la communauté. Sportif-maniaque depuis des années, LB se fait voir surtout au badminton depuis 1993 puisqu'en plus de jouer plusieurs soirs par semaine, il est aussi administrateur de la plus importante équipe de badminton gaie au Québec sinon au Canada. «Depuis mon enfance, j'ai ça dans le sang. J'aime la compétition, j'ai l'esprit sportif, je crois que je ne pourrais jamais arrêter de faire du sport», nous raconte Louis-Bernard.

Le parcours de Louis-Bernard est aussi impressionnant que l'homme. Médaillé d'Or aux Jeux gais d'Amsterdam en 1998, LB, en plus de vaincre de nombreuses équipes, a vaincu aussi son plus grand obstacle potentiel, des problèmes de santé aux jambes. «C'est arrivé de façon bien "weard" cette blessure... Je jouais comme d'habitude, assez énergiquement il faut l'avouer, et en voulant "smasher", comme ça, en retombant sur mes pieds, mon genoux a lâché. Je ne pouvais plus jouer évidemment et après avoir consulté un médecin, on m'a diagnostiqué un déchirement du ménisque».


Ménisque vu par arthroscopie

«Le pire, c'est qu'après avoir été blessé à un genoux et avoir été opéré rapidement, dès la session suivante, je me suis déchiré le ménisque de l'autre genoux, la malchance me poursuivait». «J'ai du être opéré de ça aussi mais rien à faire, je souffrais toujours de façon très intense de douleurs aux deux genoux. J'ai consulté et reconsulté, physiatres et orthopédistes jusqu'à ce que je tombe sur un spécialiste sportif qui m'a diagnostiqué un problème structurel pouvant expliquer les deux déchirements», affirme LB les yeux brillants.

On lui a donc prescrit deux appareils spéciaux lui permettant de protéger un peu mieux ses genoux tout en lui permettant de reprendre le contrôle sur ses douleurs. C'est alors qu'il a décidé de partir à Amsterdam relever un immense défi, celui de représenter le Québec aux Jeux gais d'Amsterdam.

«Je devais jouer dans trois catégories et avec mon problème de genoux, je savais que je risquais gros mais j'ai décidé de mettre le paquet et de JOUER! J'étais en catégorie C et mon combat était plus contre la maladie que contre ceux devant moi. Je volais sur le terrain, c'était l'euphorie totale, j'ai jamais joué comme ça, c'était de la volonté à l'état pur! Je souhaite à tout le monde de vivre ça une fois dans sa vie», nous raconte LB.

«Les équipes se succédaient, je gagnais toutes mes parties, jusqu'à la médaille d'or! À mon retour au Québec, j'ai misé le tout pour le tout et décidé de continuer à jouer, je ne pouvais pas me résigner à arrêter».


Louis-Bernard en plein centre de la photo, gagnant contre l'adversité!

 

Dans son aventure avec la douleur et les blessures, Louis-Robert se sent encore plus en contrôle de sa vie et surtout, de ses aspirations. «Est-ce que j'aurais dû arrêter? J'ai appris à vivre avec un handicape, je fais le sport que j'aime, c'est pas mon état de santé qui va m'arrêter. Après les jeux gais de Sydney je vais peut-être ralentir, devenir entraîneur ou organisateur pour les jeux gais de Montréal mais on ne me verra jamais abandonner. Si ça devait arriver, je sombrerais dans le burn-out, je comprends trop bien les joueurs de hockey qui pleurent en annoncant à la télé leur retraite

«Un petit conseil pour ceux qui, comme moi, doivent combattre des douleurs ou une maladie et qui ont des choix à faire quant à leurs activités physiques: Tout est une question de tempérament, la médecine est tellement évoluée aujourd'hui, si vous avez une décision à prendre quant à une opération qui calmerait les douleurs et que vous hésitez, faites-le, donnez-vous une chance, vous vous retrouverez peut-être avec une médaille d'Or en pensée!»