Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Un régime alimentaire pauvre en graisses et riche en fruits et légumes réduit le taux d'homocystéine.

Un groupe de recherche, mené par des médecins de la Johns Hopkins University (Baltimore), indique qu'un régime alimentaire appauvri en graisses et riche en fruits et légumes réduit significativement le taux d'homocystéine, facteur de risque reconnu des maladies cardiovasculaires et des thromboses.

Ce résultat est issu de l'étude DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension). Cette étude avait déjà montré qu'un régime alimentaire particulièrement riche et fruits et légumes mais appauvri en graisses (saturées et totales) permettait de corriger notablement l'hypertension artérielle.

Dans cette étude, l'impact de différents régimes alimentaires sur le taux d'homocystéine a été évalué par des chercheurs de la Johns Hopkins University.

Les résultats de cet essai coordonné par le Dr L. Appel sont publiés dans le numéro du 22 août du journal Circulation.

Pendant 3 semaines, 118 participants ont reçu un régime alimentaire identique (contrôle) : pauvre en fruits, légumes et produits laitiers et relativement élevé en graisses (représentatif du régime alimentaire américain).

A l'issu de ces 3 semaines, les sujets ont été répartis en 3 groupes selon le régime alimentaire proposé : régime "américain" type (contrôle); régime riche en fruits et légumes mais similaire au contrôle pour la composition en graisses; régime DASH (réduit en graisses (totales et saturées) et riche en fruits, légumes, produits laitiers appauvris en graisses. Ces régimes ont été suivis durant 8 semaines.

Les auteurs rapportent que le taux d'homocystéine a été réduit en moyenne de  0,34 µmol/l pour le régime DASH et augmenté de + 0,21 µmol/l et +0,46 µmol/l pour les régimes "fruits et légumes" et régime contrôle.

Les variations du taux d'homocystéine étaient inversement associées aux variations en acide folique.

Selon les chercheurs, la réduction du taux d'homocystéine associée au régime DASH pourrait diminuer le risque de maladie cardiovasculaire de 7 à 9 %. Les bénéfices de ce régime sur la tension artérielle et le taux de cholestérol sont encore plus marqués, soulignent-ils.

"Notre travail montre que modifier le régime alimentaire peut avoir des bénéfices multiples, au-delà des modifications des facteurs de risque traditionnels tels que la tension artérielle et le cholestérol", déclare le Dr L. Appel. "Pour profiter de ces bénéfices, les personnes devraient adopter des régimes alimentaires bien équilibrés. Manger des fruits ou des légumes occasionnellement et conserver un régime riche en graisses n'est pas suffisant".

Source : Circulation 2000;102:852-857. Communiqués de presse de la John Hopkins University et du NIH