Par Le National
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Hépatite C: des recherches prometteuses

PARIS (AP) -- Nouveaux espoirs dans le traitement de l'hépatite C: le 8e symposium international sur le virus de l'hépatite C et les virus associés, qui a pris fin ce mercredi à Paris, a été l'occasion pour les scientifiques du monde entier de présenter les dernières avancées scientifiques, notamment les nouvelles stratégies médicamenteuses et les essais vaccinaux.

En dépit des progrès ''spectaculaires'' observés ces dix dernières, ''45% des malades atteints d'une hépatite C sont résistants au traitement actuel qui associe deux antiviraux: l'interféron retard et le pégylé/ribavirine'', a rappelé le Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l'Hôpital Beaujon de Paris. De plus, ce traitement provoque des effets secondaires souvent très gênants.

Depuis peu, de nouvelles classes de médicaments ont pu être testées par plusieurs laboratoires pharmaceutiques, grâce à la mise au point par une équipe allemande d'un outil génétique de pointe capable de se reproduire comme le virus de l'hépatite C (VHC).

En effet, le VHC étant impossible à cultiver en laboratoire, des modèles sont nécessaires. Baptisé ''réplicon subgénomique'', cette portion de génome représente ''l'étape incontournable pour permettre le développement de nouveaux médicaments'', a assuré le chercheur allemand Ralf Bartenschlager de l'Université de Mayence.

Des souris transgéniques dotées de cellules hépatiques humaines ont par ailleurs été mises au point. Elles devraient aussi permettre de tester efficacement les nouveaux médicaments.

De nombreux malades du SIDA sont porteurs du VHC, ces deux maladies étant transmises par le sang. C'est pourquoi l'Agence nationale de recherche sur le SIDA que dirige le Pr Michel Kazatchkine cherche à mettre au point de nouvelles stratégies médicamenteuses. Quatre essais, notamment d'immunostimulants, sont actuellement menés. De son côté, l'Institut national de la science et de la recherche médicale (INSERM) consacrera huit millions de FF (1,2 million d'euros) à la recherche sur l'hépatite C en 2002.

Quelque 180 millions de personnes sont touchées dans le monde par cette hépatite dont les complications peuvent être graves, nécessitant parfois une transplantation hépatique: 20% des malades vont évoluer vers une cirrhose du foie, dont quelques uns vers un cancer primitif du foie. En France, 1% de la population est touchée, soit près de 600.000 personnes.

D'où l'importance d'un vaccin, le traitement étant lourd, coûteux (de l'ordre de 100.000 FF -15.245 euros- par an et par patient), et par conséquent inaccessible pour les pays en développement.

La société belge Immunogenetics devait par ailleurs présenter mercredi les résultats d'un essai de vaccin thérapeutique injecté à des personnes indemnes de la maladie. Si ce candidat-vaccin s'avérait efficace, c'est à dire s'il permettait la production d'anticorps efficaces contre le VHC, il serait, à terme, utilisé pour les personnes déjà infectées chez lesquelles il stimulerait le système immunitaire.