Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


La Grippe!

D'après RGL-maginfo

Peut-on confondre grippe et coup de froid ?

Non. Une fièvre qui survient brutalement, baisse puis remonte fortement (jusqu'à 40°C), des courbatures, des maux de tête, une fatigue intense, une toux sèche et douloureuse accompagnée parfois de difficultés respiratoires : vous avez la grippe !

La Transmission

Lorsque la personne grippée tousse, parle ou éternue, elle envoie dans l'atmosphère de fines gouttelettes qui vont être inhalées... Ainsi, une salle de cent personnes peut être infectée par un simple éternuement. Que dire d'une rame de métro...

La période d'incubation étant de deux jours, le " grippé " est innocent : il ne sait pas qu'il vous transmet son virus.

La vaccination

Le recours au vaccin est le seul moyen de pouvoir éviter de contracter le virus de la grippe. Le vaccin est préparé au mois de février pour l'hiver suivant (il faut six mois pour le fabriquer) et est établi à partir des souches de la grippe qui a sévi l'année précédente. Si les souches ont évolué en un an, l'efficacité du vaccin n'est pas garantie à 100%. Jusqu'ici, le pari a été gagné dans 88% des cas : les personnes vaccinées ont été immunisées. Restent les 12% qui contractent la grippe. Celle-ci sera alors atténuée et les risques de complication diminués.

Tous égaux devant le vaccin ?

Seule la population dite à risque peut être vaccinée, c'est-à-dire les personnes de plus de soixante-dix ans, pour qui le vaccin est gratuit, les femmes enceintes, les diabétiques, les asthmatiques et ceux qui souffrent d'insuffisance respiratoire (attention, les personnes souffrant de déficience immunitaire doivent impérativement consulter). Les plus jeunes se font moins souvent vacciner, ils s'y prennent trop tard ou ne mesurent pas la gravité d'une grippe. Pourtant, ce sont souvent eux qui transmettent le virus en raison de leur vie sociale intense. Pour que le vaccin soit efficace, il faudrait traiter la population toute entière, les enfants en premier lieu; en effet, à la crèche, à l'école, en jouant, ils se transmettent le virus et sont considérés comme les principaux vecteurs de transmission pour la famille. Plus ils sont jeunes - trois/douze ans - plus ils sont réceptifs à la grippe. Pour les enfants de moins de neuf ans, il faudra fractionner la vaccination en deux injections, à un mois d'intervalle.

Le vaccin s'achète en pharmacie (sans ordonnance) et se garde au réfrigérateur (au-delà de 40°C, le virus est irrémédiablement détruit, a fortiori le vaccin également) jusqu'à ce que le médecin ou l'infirmière vous l'injecte. Ne vous y prenez pas trop tard : il n'est efficace que dix à quinze jours après l'injection. Ensuite, sa protection dure six mois.

La vaccination vient en renfort de moyens traditionnels; le recours aux antibiotiques (qui agissent sur les bactéries et non sur les virus) n'est nécessaire qu'en cas de complications respiratoires et/ou digestives du type bronchite, gastro-entérite ou, plus fréquemment chez l'enfant, otite, laryngite et sinusite.

Nouveauté 2000

L'inhalateur buccal, utilisé pour la première fois, durant l'hiver austral, est un nouvel antiviral à prendre dès l'apparition des premiers syymptômes (quarante-huit heures au plus tard). Relenza (Glaxo-Wellcome) se présente sous la forme de poudre à inhaler deux fois par jour pendant les cinq jours. Le produit se propage directement dans l'arbre respiratoire et empêche les cellules de s'infecter.

Résultat : les essais ont montré que Relenza réduisait la durée de la maladie de 30% en moyenne et que son efficacité était significative dans les douze heures. Ainsi le " grippé " peut reprendre une activité normale plus rapidement : dans les trois jours. Il est délivré sur ordonnance, non remboursé (147 Frs environ).

Un virus potentiellement mortel

Deux mille cinq cents personnes meurent chaque année de la grippe. Parmi elles, des nourrissons et des jeunes qui, parce qu'ils négligent de se soigner, ont eu des complications, souvent d'ordre méningé. Il est à noter que la mortalité a fortement baissé depuis les années 70. Cela est sans doute dû au vaccin.

Cette infection planétaire survient en moyenne trois ou quatre fois par siècle

La " grippe espagnole " a fait vingt millions de morts en 1918 et 1919; " la grippe asiatique ", un million en 1957, tout comme la " grippe de Hongkong " en 1968.

Une pandémie survient lors d'une " cassure ". En clair, c'est l'arrivée d'un tout nouveau virus qui ne ressemble en rien à celui de l'année précédente. Il est d'origine animale : cheval, porc, oiseau, baleine ou phoque. Pourquoi et comment ? Cela reste encore un mystère pour les scientifiques. En revanche, on a remarqué qu'une pandémie décimait les jeunes populations (entre vingt et quarante-neuf ans). Même si l'on ne peut la prévoir, l'OMS la surveille. Aujourd'hui, il existe cent dix centres nationaux de la grippe, répartis dans quatre-vingt-trois pays. Le but : récolter les informations sur les virus en circulation et identifier immédiatement les souches. Dans l'espoir de trouver le " super vaccin " qui pourra terrasser la pandémie.

Le cas de la grippe du poulet

Elle était d'origine aviaire. Elle a tué six personnes l'hiver 97, à Hong-Kong et pouvait être dangereuse puisque l'on sait aujourd'hui que les pandémies viennent d'un virus animal. Poutant elle a été éradiquée dans l'oeuf. Comment ? Par l'abattage d'1,5 million de volatiles et à l'isolement des malades. Mais cet épisode a posé un nouveau problème. Jusqu'ici, on pensait que le virus H5N1 des volailles était peu contagieux pour l'homme et encore moins d'un être humain à l'autre. Les scientifiques tentent donc de comprendre le processus de transmission pour élaborer un vaccin.