Par Le National
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Grande-Bretagne: les couples homosexuels pourront adopter un enfant

LONDRES (AFP) - Les députés britanniques ont voté à une large majorité, avec 228 voix contre 133 jeudi soir, pour un amendement autorisant l'adoption d'enfants pour les couples non mariés et homosexuels, à l'issue d'un débat passionné à la chambre des Communes.

Toutefois, le passage du texte à la chambre des Lords --à une date ultérieure-- s'annonce plus difficile, la majorité de la chambre semblant opposée à cet amendement de la loi sur l'Adoption et l'Enfance.

Certains Tories devraient également tenter de retirer d'un texte annexe qui doit être voté lundi aux Communes, l'expression "couples de même sexe" de la définition des parents autorisés à adopter.

Le ministre de la Santé Alan Milburn avait annoncé le 7 mai un vote "en conscience" --indépendamment de l'appartenance à un parti-- sur l'amendement proposé par le président travailliste de la commission Santé de la chambre des Communes, David Hinchliffe.

"Je crois profondément au mariage", a affirmé M. Hinchliffe, répondant aux critiques des conservateurs qui l'accusent de vouloir casser l'institution du mariage.

Selon la loi actuelle, a-t-il souligné, "s'il était dans l'intérêt d'un enfant d'être adopté par un couple non marié, cela ne serait pas possible", répétant que ce texte était dans l'intérêt des enfants les plus vulnérables.

Peter Lilley, ancien ministre conservateur de la Sécurité sociale (1992-97), a lui estimé que la loi actuelle permettait déjà l'adoption pour les couples non mariés et homosexuels.

"Il semble qu'il y ait une volonté de mettre sur un pied d'égalité la vie maritale et le mariage ainsi que les relations hétérosexuelles et homosexuelles", a-t-il affirmé. Mais "les enfants n'ont pas à être utilisés dans ce débat", a-t-il estimé.

Le porte-parole du parti démocrate, Evan Harris, partisan du texte, a déclaré que des recherches avaient montré que les enfants élevés par un couple homosexuel stable "vont très bien". Selon lui, les conservateurs "font passer leurs préjugés et leurs vues rétrogrades avant le bien-être des enfants".

Le privilége de réplique