Par Le National
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Premiére Gay Pride contestée à Jérusalem

JERUSALEM (AP) - Quelque 2.500 personnes ont participé vendredi aprés-midi à la premiére Gay Pride à Jérusalem, où d'importantes forces de police avaient été mobilisées étant donné l'opposition des mouvements religieux à la tenue de cette manifestation homosexuelle dans la ville sainte.

Le thème choisi était celui de "l'amour sans frontiére", dont les organisateurs pensent qu'il trouve un écho particulier dans cette ville qui se trouve au coeur du conflit israélo-palestinien. "Les gens veulent vivre ensemble sans peur et sans haine, qu'ils soient homosexuels, hétérosexuels, palestiniens, israéliens, musulmans ou juifs", a souligné l'un des organisateurs, Hagai El-Ad. "Nous, les homosexuels, venons de toutes ces communautés et donc nous franchissons ces frontiéres de la façon la plus directe et la plus honnÍte".

Certains des participants portaient la kippa, la calotte des juifs pratiquants, contrastant avec d'autres vêtus de shorts de cuir serrés et perchés sur de hauts talons. "Peu importe ce que les gens disent de nous. C'est la peur et l'ignorance qui les fait parler ainsi", a déclaré l'un des manifestants, Liad Geller, 24 ans, vigile à l'aéroport de Tel Aviv. Les Palestiniens étaient trés peu nombreux dans le cortége, l'homosexualité étant un tabou encore trés fort dans la société palestinienne.

La parade, malgré les drapeaux arc-en-ciel et les ballons colorés, s'est déroulée en mode mineur par rapport à celle qui se déroule d'habitude à Tel Aviv, la métropole la plus libérée d'IsraÎl tandis que Jérusalem reste trés conservatrice où habitent de nombreux juifs ultra-orthodoxes.

Pour Eli Simhiyoff, du parti ultra-orthodoxe Shas, "c'est plus la parade de la disgrâce que la parade de la fierté" ("Pride" en anglais).

La marche a seulement été perturbée par quelques échauffourées entre la police et un petit groupe de personnes qui criaient contre les manifestants. Des boules puantes ont été jetées mais la plupart des spectateurs étaient plutôt bienveillants, accueillant comme ce commerçant de 47 ans, Ruben Salamon, "un petit peu de libéralisme à Jérusalem". AP

Le privilége de réplique