Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Fumer diminue les chances d'avoir un garçon

PARIS (AFP) - Les couples qui fument pendant la période de conception diminueraient leurs chances d'avoir un garçon, selon une étude publiée dans le journal médical britannique, The Lancet, daté de samedi.

Une information particulièrement susceptible d'intéresser des pays d'Asie où les hommes fument beaucoup, comme la Chine qui représente un tiers du marché mondial, avec plus de 300 millions de fumeurs essentiellement de sexe masculin.

Le Dr Misao Fukuda, de Hyogo (Japon), qui a travaillé avec des collègues japonais et danois, a répertorié le sexe de 11.815 enfants nés entre décembre 2000 et juillet 2001 dans sa clinique pour femmes.

Les 5.372 mères ont été interrogées sur leur consommation de cigarettes et celle de leur partenaire dans la période allant de trois mois avant la conception jusqu'au moment où la grossesse a été confirmée.

Dans le groupe des parents ne fumant pas du tout, 121 garçons sont nés pour cent filles. Pour les parents fumant plus d'un paquet par jour (20 cigarettes), cette proportion est de 82 garçons pour cent filles, selon l'étude.

La proportion de naissances de garçons est également réduite (98 pour cent filles) quand seul le père fume et plus d'un paquet par jour.

"Selon notre hypothèse, les spermatozoïdes porteurs du chromosome Y, qui détermine le sexe mâle, sont plus sensibles aux effets défavorables de la fumée que les spermatozoïdes porteurs du chromosome X", commente l'un des auteurs, le professeur Anne Grete Byskov, du laboratoire de biologie de la reproduction de l'hôpital universitaire de Copenhague. "Les cellules du sperme contenant le chromosome Y seraient moins fertiles et/ou produiraient des embryons moins viables", ajoute-t-elle.

"Le nombre de pères qui fument durant la période périconceptionelle est suffisamment large dans l'étude pour montrer que le tabagisme paternel réduit significativement le sexe ratio", soulignent les auteurs.

De fait, le rapport garçon/fille a diminué significativement ces quelques dernières décennies dans plusieurs pays développés comme le Danemark, la Grande-Bretagne, le Canada, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suède, la Norvège ou la Finlande, écrivent les auteurs.

Une exposition chronique à certains agents toxiques de l'environnement, affectant de façon prédominante les mâles et leur système de reproduction, pourrait conduire à moins de naissances de garçons, a-t-il été suggéré.

Après l'exposition à la dioxine à Seveso (Italie) ou dans la catastrophe de Minamata, au mercure (méthyl-mercure), les naissances de garçons ont diminué, relèvent les auteurs.

"Le stress pourrait aussi jouer un rôle", comme l'indique le tremblement de terre de Kobé, suivi d'une réduction significative neuf mois plus tard du sexe ratio", en défaveur des garçons, ajoutent-ils.

Le privilége de réplique