Par Le National
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Le magnat du porno Larry Flynt en croisade contre les moralistes à Cannes

CANNES, 16 mai (AFP) - Le magnat du porno américain, Larry Flynt, s'est présenté mercredi à Cannes comme le chevalier blanc de "la liberté d'expression", "en lutte contre tous les censeurs des gouvernements et les factions religieuses qui tentent d'imposer leur morale dans l'intimité des maisons".

"Les habitudes et les préférences sexuelles de chacun ne regardent que lui et seulement lui", a lancé le fondateur du magazine pornographique "Hustler", lors d'une conférence de presse au palace Martinez, quelques heures avant la dixième soirée de remise des Hot d'or (trophées du X) en marge du festival du film.

Paraplégique depuis une tentative d'assassinat en 1978, le pornographe qui inspira le film de Milos Forman "Larry Flynt", a fait son entrée sur une chaise roulante dorée, poussé par un garde du corps dont le maillot clamait: "Relax it's just sex" (Du calme, ce n'est que du sexe).

Il a été jusqu'à évoquer Hitler, "qui après avoir eu l'idée d'exterminer les juifs, se mit à brûler des livres en commençant par les livres pornographiques", ou "les affres de la censure endurées par Henry Miller".

Larry Flynt s'est néanmoins réjoui que, grâce à Internet, "l'Eglise et le gouvernement ne puissent plus tout contrôler comme avant. "Quelles que soient vos envies, vous tous pouvez les satisfaire", a-t-il lancé, tout en jurant qu'il n'avait jamais mis en scène de mineurs et qu'il réprouvait la violence.

Il y a deux ans, Flynt avait pris la défense de Bill Clinton en pleine affaire Lewinsky, en offrant un million de dollars en échange d'informations sur les aventures extra-conjugales des élus du Congrès. Le speaker (président) de la chambre des Représentants avait préféré démissionner avant que ne soit déballée sa vie privée.

A un journaliste qui lui demandait si George Bush serait son prochain ennemi, il a répondu: "Je ne sais pas s'il sera mon ennemi, mais c'est certainement le président le plus stupide que nous ayons jamais eu (...). Nous sommes en train d'examiner de près le passé de M. Bush. Mais il est très difficile de faire sortir quelque chose du Texas".