Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


La saison de la fierté revient à Montréal. Mais fierté de quoi?

On nous en parle jusqu'à nous gaver de cette fierté, de ce que nous devrions célébrer, de tout ce que signifie la fierté pour les organisateurs de l'événement montréalais mais il faudrait bien un jour qu'on nous demande notre opinion aussi.

Est-ce que les gais doivent être fiers du SIDA?

9 sidéens sur 10 sont homosexuels en Amérique du Nord, d'après l'Organisation Mondiale de la Santé. Oui, les gais savent comment gérer la maladie mais est-ce une fierté de savoir que nous sommes le principal vecteur de la maladie encore en 2002? Qu'on ne vienne pas me servir la sauce de la victimisation "les gais ont le sida parce qu'ils sont incompris"! Les gais ont le SIDA parce qu'ils baisent sans se protéger c'est tout. C'est pas immoral, mais pas de quoi en être fier!

Fiers des travestis?

Plusieurs jeunes homosexuels qui se découvrent en viennent à se suicider ou à tenter de se suicider* parce que les seules images de gais qu'on leur montre viennent de parades montrant des travesties vulgaires, qui se trouvent drôles en montrant leurs fesses poilues devant les enfants à qui on fait croire que c'est comme à Rio... La différence c'est qu'à Rio, ce sont de vraies femmes et non des caricatures de femmes qui, une fois la parade terminée, retournent faire la rue Ontario entre Papineau et Berri. (*Référence: Rapport Mort ou fif, Gai Écoute)

Fiers de pouvoir se marier?

Pendant des années on a crié à la différence et aux subventions pour corriger cette différence et voilà qu'une fois reconnue on crie à la discrimination et on exige des subventions et des droits pour être comme les autres. On exige de pouvoir se marier, d'avoir des bébés et de pouvoir se faire brancher le câble par un technicien gai mais où sont les responsabilités des gais et lesbiennes? Quelles responsabilités avons-nous collectivement envers la société en général? Certainement de cesser de se jouer d'elle, de continuellement quêter pour faire vivre des organisations qui refusent de motiver leur existence et de simplement être soi-même sans toujours exiger par la force des avantages que les autres n'ont pas.

Fierté? À mon avis et il n'engage personne d'autre que moi d'ailleurs, je n'ai pas de quoi être fier de ce qui se fait en notre nom, mais je suis fier de moi à titre individuel pour mon apport à la société dans laquelle j'évolue. Mais de cette fierté, les journaux ne peuvent en faire la "une".

Roger-Luc Chayer: Éditeur

Le privilége de réplique