Par Le National
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Sida: les Évêques d'Afrique australe condamnent le préservatif, sauf rares exceptions

PRETORIA (AP) -- La conférence des évêques catholiques des pays d'Afrique australe (Afrique du Sud, Botswana, Swaziland) ont fermement condamné les programmes de lutte contre le sida conseillant l'utilisation du préservatif. Mais, nouveauté, ils ont jugé que les couples mariés pouvaient y avoir recours, lorsque l'un des conjoints est séropositif, et sous certaines conditions.

La promotion du préservatif est ''une armes amorale et non-adaptée dans notre bataille contre le sida'', ont estimé les évêques, jugeant même qu'ils pourraient bien être ''une des principales raisons de la progression du sida'', en raison d'une mauvaise utilisation, parce qu'ils favorisent la promiscuité sexuelle et portent atteinte à la ''maîtrise de soi et au respect mutuel'', ajoute le texte des évêques, lu par le cardinal Wilfrid Napier, qui a estimé au cours d'une conférence de presse qu'il fallait promouvoir l'abstinence et non le préservatif.

Les évêques admettent cependant une exception, qualifiée de ''possibilité moralement responsable'' de ce préservatif honni: les couples mariés peuvent l'utiliser si l'un des deux conjoints est séropositif, et ce à condition qu'ils s'abstiennent de rapports sexuels au moment de l'ovulation, afin de ne pas empêcher la création d'une vie.

Le Vatican n'avait pas réagi à cette prise de position des évêques d'Afrique australe. La position officielle de l'Eglise, qui interdit la contraception, est dénoncée depuis des années par les militants de la lutte contre le sida, et également par certains religieux, comme l'évêque Kevin Dowling, qui a quitté prématurément la conférence, favorable à la reconnaissance du préservatif comme instrument de la lutte contre le sida.

L'Afrique, continent le plus touché par la pandémie, compte plus de 25 millions de personnes séropositives.