Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Avec la popularité de plus en plus croissante des sports d'équipe chez les gais montréalais (badminton, quilles, volleyball) de nouveaux problèmes apparaissent et demandent certainement un peu plus de prévention. Voici donc un problème médical commun chez les sportifs, l'Épicondylite ou le "Tennis Elbow"!

ÉPICONDYLITE

L'épicondylalgie est une algie (douleur) à la région de l'épicondyle (face externe du coude). Elle peut être due à une affection locale ou être une douleur référée d'une pathologie de la colonne cervicale.

On retrouve à l'épicondyle les tendons extenseurs du poignet et des doigts ainsi que ceux des muscles supinateurs de l'avant-bras. Les tendons épitrochléens sont l'équivalent à la face interne du coude et participent à la flexion du poignet et des doigts de même qu'à la rotation de l'avant-bras en pronation.

L'épicondylite, communément appelée " tennis elbow " constitue une affection primaire des tendons en cause au site d'insertion sur l'épicondyle.

ÉTIOLOGIE ET PATHOLOGIE

L'étiologie microtraumatique, mécanique, ou de surmenage explique la majorité des lésions retrouvées. Dans un tel processus lésionnel, l'inflammation locale ne constitue pas l'agent causal mais une phase du processus de guérison pour le tendon, ses annexes ou sa région d'insertion.

Il y a parfois dépassement des possibilités du processus de guérison, et cela conduira à des lésions dégénératives qui seront responsables de douleurs chroniques. On pourra alors parler de tendinite épicondylienne dégénérative ou encore de tendinose.

FACTEURS ERGONOMIQUES

À ce jour, le consensus pour définir le niveau minimum de sollicitation essentiel à la reconnaissance d'une lésion professionnelle, n'existe pas dans la littérature. Nous retiendrons les mêmes facteurs de risque que ceux définis pour les tendinites :

  • l'application d'une tension élevée;
  • la notion de sollicitation répétée du tendon (plus de 2 cycles par minute);
  • la sollicitation soutenue, pour plus de 50 % du cycle;
  • une posture dite non favorable (position extrême);
  • des périodes de repos insuffisantes.

Comme les travailleuses et les travailleurs n'ont pas tous et toutes les mêmes caractéristiques, le seuil lésionnel pourra varier d'un individu à l'autre.

CLINIQUE

Le médecin devrait noter le mode d'installation du processus lésionnel, les associations avec les activités à risque et les phases cliniques où l'inconfort laissera place à la douleur et à l'atteinte fonctionnelle.

Son examen objectif devrait circonscrire les diagnostics différentiels de l'épicondylalgie tant d'origine locale (primaires) que les étiologies à distance (secondaires). Pour ce faire, l'examen objectif devrait inclure la palpation, les manoeuvres spécifiques et la recherche de signes d'inflammation locale.

CONCLUSION

L'épicondylite reste une condition difficile à cerner pour le médecin moins expérimenté. Un retard de réponse au traitement médical impose une analyse plus attentive des indices cliniques pour évaluer les diagnostics différentiels et les facteurs de risque en présence.