Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Le nettoyeur de rue du Village n'est plus!

Suite à la publication d'un dossier sur ce jeune nettoyeur de rue volontaire, Danny Raymond a insisté pour recevoir la reconnaissance qu'il souhaitait tant chez le député de son comté Monsieur André Boulerice que chez les élus municipaux. Chez Boulerice, toute la volonté y était mais le projet de Danny, ne rencontrant pas les critères ordinaires à l'obtention d'une aide sous forme de subvention, n'aboutissaitt pas. Quant à la Ville de Montréal, inutile d'insister, nous savons tous que le maire est décédé ou disparu sans laisser de traces depuis sa dernière élection. Danny, à bout de souffle, nous a envoyé ces deux courriels nous annonçant la fin de son oeuvre absolument unique dans notre Village. (Aucune correction aux courriels)

«Boujour, Le balayeur de rue vie avec $2.65 depuis deux semaines et avec la température je n'est pas encore "switché" a l'horaire d'hiver. Monsieur Boulerice ne donne pas de signe de vie souvent et je n'ose plus les déranger après m'être fait dire d'être patient. Pendant se temps je maigris et l'insécurité financière me rends impatient! Certain organisme communautaire me suggère d'arrête de fumé... si je n'est pas les moyens d'acheté du tabac. Et bien de faire attention à mes propos si je ne veut pas brulé mes ponts. On va jusqu'a dire que le fait d'avoir un téléphone, dans mon cas a été une mauvaise décision et que je dois arrêté de me plaindre. On me prends pour Howard Hughes! A tout les jours, je recommence ma tournée et la moyenne ne semble pas vouloir diminué. 150 seringues par semaine est une augmentation... et j'ai moin de support. Finallement je crois que l'idée c'est de m'ignoré jusqu'a ce que je me décourage et que j'en vienne à arrêter mes activité. Bien à vous, Danny Raymond "Balayeur de rue"»

Vendredi le 1er octobre, 1999

«Bonjour Monsieur, merci de votre intervention et de votre interet envers mon action. Je ne vois aucune objection à ce que vous transmettiez nos communications avec M. Bois. J'ai quitté Montréal hier en fin d'après-midi car je n'arrive plus à subvenir à mes besoins de bases. Je ne peut pas continué à travaillé sans revenu, je me vois dans l'obligation de constater que certaine personne m'évite! Sur la rue des amis m'ont convaincu d'arrêté, je me suis rendu à l'évidence que pour beaucoups je donne trops pour ce que je reçois! J'ai demandé de l'aide et on m'a humilié... Je ne désire pas être le fou du village et je ne le mérite pas! Bien à vous! Danny Raymond "Balayeur de rue"»

NDLR: Monsieur Raymond, vous nous avez rendu service pendant des mois et toute l'équipe du National vous en remercie. Vous étiez toujours là, fidèle au poste, dans nos parcs et nos ruelles afin d'enlever et de nettoyer le terrain pour notre bonheur, pour notre qualité de vie. Oui on vous a ignoré! Oui on vous a traité comme un minable! Mais vous espériez quoi au juste de la part du Maire de Montréal qui est le seul maire à avoir refusé de planter des fleurs dans les parcs du Village cette année? Vous espériez quoi au juste d'un maire qui a trahi depuis si longtemps ses engagements écologiques sans se soucier de l'opinion du peuple? Non mais est-ce que vous rêviez en couleur?

Oui Danny, vous rêviez en couleur! Et vous y avez crû!

Maintenant vous aussi savez à quoi vous attendre d'une ville pauvre, en faillite et sans avenir. Maintenant vous savez qu'à Montréal, le discours est plus important que le geste. Maintenant vous savez qu'un assisté social qui a de l'initiative reste une poubelle et ne mérite pas un seul effort. Maintenant vous connaissez la réalité de la métropole du Québec. Bonne chance Danny!