Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Le cybersexe à l'étude aux Etats-Unis

SAN FRANCISCO (Reuters) - Les amateurs de cybersexe passent en moyenne trois heures par mois sur les sites internet "sexuellement explicites" et les hommes se connectent deux fois plus longtemps que les femmes, révèle une étude menée conjointement par MSNBC et le Marital and Sexuality Centre.

"Les hommes et les femmes semblent faire un usage différent de l'internet en ce qui concerne le sexe", observe le Dr Al Cooper, du centre californien. "Si les hommes recherchent plutôt la stimulation, les femmes semblent attirées par l'éducation", a-t-il souligné lors d'un entretien accordé vendredi à Reuters.

En même temps qu'elle établit une durée moyenne de connexion sur des sites de cybersexe (de 3,2 heures par semaine pour les hommes et de 1,85 heure pour les femmes), l'étude estime que seuls 9% des personnes consultées connaissent des problèmes de compulsion liés au sexe en ligne.

La durée de connexion moyenne de trois heures pour les hommes est inférieur aux prévisions de certains experts, a noté Cooper.

L'équipe du Dr Cooper s'est intéressé au monde du sexe en ligne en étudiant l'usage que les Américains font des sites pornographiques, des salons de discussion en direct (chat rooms), des groupes d'entraide ou plates-formes d'information en ligne sur la base d'un questionnaire proposé sur MSNBC.

Selon les résultats de l'étude, 20% des internautes américains consultent des sites "sexuellement explicites". Le sexe a été l'un des principaux moteurs du développement d'internet, commente Cooper.

Le sondage réalisé en ligne par MSNBC a permis de collecter 38.000 réponses exploitables, dont 85% d'hommes et 80% émanant de personnes qui se proclament hétérosexuelles.

Les résultats de cette étude font écho à des recherches antérieures ayant montré que, pour la majeure partie d'entre eux, les internautes parviennent à maîtriser la tentation et restent peu dépendants de ce type de sites.

"Pour la plupart, la sexualité en ligne n'est pas un problème, mais pour certains cela peut signifier de gros problèmes", souligne Cooper.

Ces recherches, qu'il n'hésite pas à présenter comme une des plus vastes études jamais réalisées au sujet de la sexualité humaine, montrent par ailleurs qu'un tiers des personnes qui s'y sont prêtées estiment que la consultation de ce type de site a complété et amélioré leur vie sexuelle réelle.

"Il s'agit d'une surprise", déclare-t-il.

Des spécialistes de la question ont contesté la validité des résultats obtenus, estimant que le mode de sélection des personnes interrogées, basé sur la libre participation, n'avait pas valeur de sondage scientifiquement exploitable.

Les responsables de MSNBC ont expliqué quant à eux que le questionnaire avait été mis en ligne pour divertir les internautes, sans objectif scientifique.