Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Compte-rendu du 13ème congrès mondial sur le SIDA de Durban.

L'OMS mise sur la sellette, soupçonnée d'être à la solde des laboratoires.

L'Organisation Mondiale de la Santé, oppose depuis des années une résistance active et aberrante quant à la distribution de traitements antirétroviraux dans les pays du tiers monde.

En mai dernier, les états membres de l'Assemblée nationale mandataient l'OMS afin d'accélérer le processus devant permettre l'accès aux traitements prophylactiques du VIH. La mission confiée comprenait entre autres, la mise à jour des bases de données existantes pour que les états membres puissent disposer de toutes les informations nécessaires relatives aux prix des médicaments essentiels y compris les traitements VIH. Elle exigeait que l'OMS œuvre pour la mise en place de médicaments génériques, encourage les productions locales et les importations parallèles, conformément aux accords internationaux sur le commerce. Deux mois se sont écoulés depuis et rien ne se pointe à l'horizon !

Seulement, deux médicaments antirétroviraux sont inclus dan la liste fournie par l'OMS, mais ce sont essentiellement des molécules réservées à la prévention materno - fœtale du VIH. Il semble donc que l'OMS considère encore de nos jours la prévention essentielle, au détriment des soins.

La base de données disponible sur le site web de l'OMS relève carrément du monde virtuel tant elle est incomplète : Les références aux producteurs des médicaments sont aux abonnés absents, les antirétroviraux génériques sont tout simplement occultés.

L'OMS n'a toujours pas diffusé sa propre brochure d'information, qui explique notamment aux gouvernements les possibilités de recours aux licences obligatoires. Les associations les plus activistes en la matière en sont venues à distribuer cette brochure aux délégations des pays membres de l'Assemblée Mondiale de la Santé. Obligation de l'OMS qui prévarique ainsi au devoir qui lui incombe

L'ONUSIDA a démontré, il y a quelques jours lors d'une conférence satellite, que la mise sur le marché de médicaments génériques, aboutirait de façon systématique à des baisses relativement substantielles des prix.

M. Tarantola, conseiller politique de Mme Bruntland tenant à redresser la situation a annoncé que : "le prix des antirétroviraux est l'arbre qui cache la forêt". Et s'empressant d'exposer avec une certaine complaisance la liste des prérequis à la distribution de traitements : Eau, hygiène, nutrition, droits de l'homme. Peut - être serait - il souhaitable que l'OMS cesse enfin de considérer les pays en voie de développement comme de vastes étendues incultes et peuplées de miséreux.

Par son comportement l'OMS est un handicap dans le combat mené par les malades du sida. Certains états du sud et même l'ONUSIDA, sont pour la reconnaissance des médicaments génériques, soutiennent ceux qui les proposent, et soutiennent la libre circulation de l'information à leur propos. Elle appuie aussi la baisse du prix des médicaments de marque.

De cela il résulte que l'OMS ne sait pas ou ne veux pas élaborer d'autres schémas de travail en dehors de ceux imposés par le lobby des multinationales pharmaceutiques contre lequel les malades sont loin d’y trouver leur compte.

Il est très regrettable qu'en l'an 2000 il faille encore dépendre d'une assemblée de ronds de cuirs, pour obtenir ce qui normalement devrait être accordé à tout Homme. La liberté et la possibilité de pouvoir se soigner en toutes circonstances.