Par Le National
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Bachelot inaugure un distributeur de préservatifs féminins

PARIS (Reuters) - Roselyne Bachelot, porte-parole du candidat Jacques Chirac, qui inaugurait à Paris le premier distributeur de préservatifs féminins en France, a réclamé la parité de prix avec le préservatif masculin, trois fois moins cher.

Cette opération "Femmes et VIH/sida", organisée par l'association Aides et parrainée par des personnalités, s'est déroulée dans le hall de la station de métro "Bonne-Nouvelle" à l'occasion de la Journée internationale de la femme.

"Le préservatif féminin à deux euros, c'est très cher. Il faudrait qu'il soit à 15 centimes d'euros, au même prix que celui pour les hommes", a déclaré Roselyne Bachelot.

Sous l'oeil médusé des passants, elle s'est lancée dans une démonstration symbolique du préservatif dont le lubrifiant, en grande quantité, lui coulait des mains.

Plaqués au mur, deux distributeurs de préservatifs se côtoient dans le hall de la station "Bonne-Nouvelle": rose pour les femmes, bleu clair pour les hommes.

Quatre autres distributeurs ont également été installés vendredi dans les stations de métro Montparnasse, Cité universitaire, Lamarck-Caulaincourt et Gare de Lyon.

Vantant les mérites du préservatif féminin, Roselyne Bachelot s'est efforcée de briser les tabous, démentant notamment les "fantasmes" selon lesquels ce procédé serait "bruyant".

"Heureusement que l'on n'est pas à la station "Filles-du-Calvaire", a lancé un passant amusé.

ACT UP JOUE LES TROUBLE-FETE

Pour deux euros, vous avez un préservatif féminin, alors que pour le même prix vous en avez trois masculins, s'est insurgée Roselyne Bachelot pour qui la prévention contre le sida reste encore "inaccessible" aux femmes.

"Nous avons un gros effort à faire ensemble pour convaincre dans le bon sens. Il faut que tout le monde s'y mette", a-t-elle dit.

Commentant un communiqué d'Act Up qui dénonce l'utilisation du "vagin des femmes comme gadget électoral", la porte-parole de Jacques Chirac a dit "comprendre l'irritation" de ses militants mais a rappelé son engagement de longue date dans la lutte contre le sida.

De son côté, le président d'Aides, Christian Saout, a dénoncé l'attitude d'Act Up, qui a joué les trouble-fête en dépêchant sur les lieux des militants en t-shirt noir, avec l'inscription: "sexisme = mort".

"Le préservatif féminin est également utilisable pour les homosexuels", s'est félicité un militant d'Aides.

Devant un public parfois dubitatif, une militante a tenté d'expliquer que le préservatif féminin était "aussi simple à mettre qu'un tampon". "C'est très efficace. Ce n'est pas gênant. On peut même le mettre une heure avant le rapport sexuel, si on le souhaite", a-t-elle dit.

Selon Aides, le pourcentage de femmes contaminées lors d'un rapport hétérosexuel (sur l'ensemble des cas de sida) est trois fois plus important que chez les hommes.

Cette situation s'explique notamment par des facteurs d'ordre biologique et physiologique, mais aussi par des facteurs indirects liés à des critères culturels et juridiques, a expliqué l'association. Elle a insisté sur l'inégalité des statuts entre les hommes et les femmes et le contexte socio-économique qui rend les femmes vulnérables.

Le privilége de réplique