Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Le colloque «Nos communautés en marche», un bel exemple de concertation!

Communiqué du bureau de monsieur André Boulerice

et commentaire d'un lecteur.


André Boulerice

Montréal, le 2 octobre 2000 - Le 23 septembre dernier, la Table de concertation des lesbiennes et des gais du Québec tenait son colloque «Nos communautés en marche». Après le grand rendez-vous de 1996 qu'avait organisé la communauté gaie et lesbienne, le Leader adjoint du Gouvernement et député de Sainte-Marie-Saint-Jacques s'est dit heureux de cette initiative et tient à nouveau à féliciter les organisateurs et remercie les personnes qui y ont participées.

«Ce genre d'exercice n'est jamais inutile ;du choc des idées jaillit la lumière,de dire Monsieur Boulerice. «Certes, cette phase peut sembler un cliché mais elle correspond à ce que je crois être le fondement de l'exercice de la citoyenneté», d'ajouter le Leader adjoint du Gouvernement.

La présence du Président de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, Me Claude Fillion, a été un événement marquant de ce colloque.

Quoique les résolutions des ateliers retenues en plénière n'aient pas encore été colligées, Monsieur Boulerice attend de les recevoir afin de les étudier à fond.

Source : Nicolas Bois Bureau du député André Boulerice Téléphone : (514) 525-2501

 

Commentaire d'un lecteur du National sur l'événement

Par Robert Provost

L'opinion émise ici n'est pas celle du National

Samedi le 23 septembre, j'ai participé au colloque national de la Table, lequel s'est très bien déroulé, jusqu'à ce qu'à la fin, la Table fut victime d'une manipulation de la part de gens non-résidants du village et qui ont tout intérêt à mêler les cartes.

J'ai été surpris de voir la recommandation suivante de l'atelier sur la santé: "Intégrer les marginaux à nos communautés". Non pas que j'en ai contre ce principe, mais j'ai voulu savoir à quel problème vécu cela référait? Quelle communauté et quels marginaux étaient concernés? S'agissait-il bien de les intégrer ou de les réinsérer socialement? Est-ce qu'on souhaitait installer sur chaque rue un revendeur de drogue, une prostituée droguée et un laveur de vitre d'auto? Est-ce que cette recommandation allait dans le même sens que les subventions gouvernementales dans les Faubourgs de Montréal, à savoir: faire accepter aux résidants de vivre avec ces problèmes sociaux, plutôt que de mettre en place des ressources de réinsertions? La seule réponse, fut "les pauvres". On ne voulut pas apporter d'autres précisions.

Permettez-moi de préciser que j'habite le village, et que c'est l'endroit au monde où je préfère vivre. C'est, dit-on, le quartier le plus pauvre du Québec et beaucoup de marginaux y habitent. Je me considère marginal sous plusieurs aspects et je me sens en harmonie avec les valeurs de ce quartier. Mon quartier a la plus grande concentration de ressources, et plus particulièrement de celles venant en aide aux pauvres; nos pauvres (ainsi que ceux venus d'ailleurs) on ne les jette pas dans la rue. Les marginaux de la rue, n'y sont pas par manque de toit et de pain. Les motifs sont diversifiés et ne peuvent se résoudre que par des ressources spécialisées. Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi j'accepterais qu'on importe et concentre dans mon quartier le commerce de la drogue et sa grande source de financement, la prostitution de rue. Je crois tout de même que la légalisation des bordels et des lieux de libertinage serait un élément de solution.

Le colloque national de la Table de concertation, s'est terminé sur une phrase de M. André Boulerice relativement au sujet précité: "J'ai été grandement humilié de voir que les plus intolérants du quartier étaient des gais". Il est surprenant de voir à quel point il connaît si peu les tentacules du commerce de la drogue dans sa circonscription et les multiples problèmes subits par ses électeurs. Il écoute davantage des non-résidants, des personnes qui ont quitté le quartier et quelques autres devenues résidantes pour se nourrir des problèmes.

Après le colloque, j'ai conversé avec M. René Lavoie de SERO-ZÉRO et animateur de l'atelier sur la santé. Il m'a confirmé que la recommandation visait bien les résidants du village et la problématique décrite ci-haut. Il explique que la prostitution devrait être considérée un commerce comme les autres. J'en suis, mais pour tous les autres commerces, la sollicitation directement dans la rue n'est pas tolérée, ils paient des taxes, doivent opérer dans des conditions qui ne perturbent pas la qualité de vie des résidants, ne sont pas intimement associés à la drogue et la fraude de l'aide sociale n'y est pas généralisée. M. Lavoie justifie sa position entre autres par le motif qu'il y aura toujours de la prostitution de rue et de la drogue et qu'au sujet de cette dernière, il faudrait que je vois ce qui se passe au Black and Blue. Je lui ai fait remarquer qu'il y aura aussi toujours des meurtres, et ce n'est pas là une raison pour le tolérer; non plus, que nous ne réglerons le problème en nous écrasant devant sa lourdeur et les effets à long terme des solutions envisagées. M. Lavoie me signale également que lors des assemblées de milliers de personnes en mars dernier, certains ont exprimé de l'homophobie. Je lui ai fait remarquer que l'Association des Résidants a participé au défilé de Divers-Cité, avec la banderole: UN AMOUR DE QUARTIER, TOUT EN DIVERSITÉ. On ne peut qualifier tous les résidants du village d'homophobes à partir d'une phrase isolée d'une personne, sinon, comment jugerait-on tous les autres quartiers?

Après le colloque je vais participer à la marche de FAHRA. Par hasard, je me retrouve près de la banderole de Stella, organisme représentant les travailleur et travailleuses du sexe. Cette banderole proclamait: ARRÊTONS LA VIOLENCE, ARRÊTONS LE MÉPRIS. Je demande à un des porteurs, Michael Hendrix, de qui vient ce mépris. Il me dit, des résidants. Je suis intéressé de savoir s'il demeure dans le quartier, je lui demande donc où il demeure. Il me répond: "Près d'une piquerie, et il n'y a aucun problème, ils sont tous corrects et ils respectent les enfants". M. Boulerice survient et demande à Michael Hendrix, quelle banderole il porte. En apprenant que c'est celle de Stella, M. Boulerice explose de joie et transmet ses félicitations. M. Hendrix m'a demandé si j'étais au KOX, lors de la descente il y a quelques années, et si je "cruise". Il ne semble pas intéressé à écouter ma réponse, je comprends alors que pour être crédible, je dois faire ma "sortie" sexuelle. Hé bien, voilà: Je n' étais pas au KOX ce soir là, mais j'y allais régulièrement; je vais souvent dans des lieux de libertinage; Je "cruise" également et j'ai une vie sexuelle très active. Je n'ai aucune participation dans le commerce du sexe, je ne consomme aucune drogue, et mes plaisirs ne perturbent en rien la qualité de vie des résidants, ni directement, ni indirectement. Un p'tit café avec ça?

Sommairement, on peut conclure que des désinformateurs ont réussi à manipuler la table de concertation, et lui ont fait passer une recommandation dont elle ne connaissait pas tout le sens.