Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


La COCQ-SIDA confirme les conseils du National en matière de levée de fonds par les "Fondations"...

Depuis des années maintenant, Le National suggère des conseil très importants à ceux qui veulent ou doivent transiger avec certaines Fondations ou organisations communautaires qui demandent l'argent du public. Vous retrouverez d'ailleurs dans les archives plusieurs textes visant à démontrer certains problèmes mais aussi quelques conseils pour éviter de se retrouver en train de financer quelque chose d'irrégulier.

Dans la même veine, la COCQ-SIDA publie sur son site web des conseils très utiles sur la gestion des demandes faites par les Fondations. Comme il n'existe pas de véritables Lois qui protègent le public de l'utilisation des sommes faites par les Fondations, il faut redoubler de prudence et ne pas hésiter à dire non à moins d'avoir la certitude, devant les yeux, que l'argent est bien utilisé. Dans le doûte, pourquoi ne pas s'abstenir?

Voici un résumé des conseils de la COCQ-SIDA, venant de son site web:

Depuis les cinq dernières années, l'attention portée par les médias à la réalité du sida et aux personnes vivant avec le VIH a permis une meilleure compréhension de la maladie ainsi qu'une plus grande ouverture face aux personnes touchées par celle-ci.

On parle donc plus facilement du sida aujourd'hui; mieux encore, le sida interpelle davantage le grand public et ce dernier est désormais plus enclin à s'engager dans la cause, soit en devenant bénévole dans des groupes, soit en versant de l'argent pour venir en aide aux personnes atteintes.

Dans le cadre de cette plus grande ouverture, de nombreux organismes communautaires de lutte contre le sida effectuent des campagnes d'autofinancement auprès du grand public, afin de pallier - un peu - au manque de financement gouvernemental chronique qu'ils vivent quotidiennement. Ces sollicitations, généralement effectuées sur une base strictement bénévole, permet donc aux organismes d'améliorer leurs revenus et ainsi les services offerts à la population.  C'est dans ces campagnes auprès de la population que s'inscrivent généralement les fondations sida.

La loi encadrant les fondations a été ajustée aux cadres légaux et civils au cours des années, mais dans sa forme générale, celle-ci commence définitivement à dater. Une des conséquences de cette vétusté est la taille minuscule de la proportion obligatoire de dons à verser reconnue par la loi, laquelle est de 5% de l'ensemble des fonds recueillis auprès du grand public, sur une base annuelle.

Grâce à cette généreuse loi, de nombreuses fondations sida sont mises sur pied, probablement pour aider des personnes atteintes, mais aussi - et malheureusement, surtout - pour que des administrateurs puissent se payer l'équivalent d'un salaire à même les fonds donnés généreusement à la cause du sida.

La Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida propose comme référence l'exemple type ci-dessus, où une fondation redistribue la majeure partie des fonds recueillis auprès du grand public directement à des organismes communautaires sida du Québec. Une portion très réduite - donc acceptable - des fonds servent à l'administration de la fondation.

Nous affirmons que toute fondation voulant oeuvrer dans le secteur de la lutte contre le sida devrait obligatoirement se comporter de la même manière, autant en ce qui concerne les modalités de redistribution des sommes d'argent que par la transparence de son fonctionnement:

La liste des organismes financés est toujours disponible et on peut facilement rejoindre ceux-ci afin de confirmer l'aide apporté par la fondation.   * Les bilans financiers de la fondation sont disponibles sur demande et ceux-ci présentent très clairement que la très grande majorité des fonds recueillis vont effectivement à des organismes communautaires reconnus.   * Ces bilans financiers sont vérifiés par des comptables et sont des documents authentifiés légalement.   * Les collectes de fonds auprès du grand public se font systématiquement sur une base volontaire et bénévole; pas de salaire passé en dessous de la table, pas de pourcentage versé en fonction des sommes amassées.  

À la lumière de ces repères, dans le doute, il est toujours préférable de s'abstenir. Lorsque l'on fait affaire avec une fondation, il faut être convaincu que les sommes d'argent données iront majoritairement là où elles doivent se retrouver.

Ce n'est pas toujours vérifiable et dans ces cas précis, il est préférable de ne pas faire de donations. Au lieu d'effectuer des dons à des intermédiaires qui se réservent une quote-part importante sur les fonds recueillis, il est toujours possible de donner de l'argent - ou du temps - directement aux organismes communautaires reconnus.

Il s'agit en effet de la manière la plus sûre de procéder, puisque l'argent versé sera nécessairement utilisé pour les personnes vivant avec le VIH/sida. La liste de ces organismes est disponible dans les pages «organismes» de notre site Web, ainsi qu'aux bureaux de la COCQ-sida, et peut être facilement publiée.

De plus, les Régies régionales de santé et de services sociaux sont d'excellentes ressources afin de vérifier si un organisme auquel des sommes doivent être versées est reconnu, voire même, s'il existe véritablement! L'implication financière du grand public est vitale pour de nombreux organismes communautaires oeuvrant dans la lutte contre le sida.

Vitale et beaucoup trop précieuse pour laisser des gens abuser de cette générosité et de cette solidarité.