Par Le National
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SIDA: une étude confirme la destruction des CD4 par le virus

INDIANAPOLIS (AP) - Une étude vient de confirmer que le VIH, le virus du SIDA, s'attaque bien aux cellules chargées de le détruire, les cellules CD4. Cette recherche qui est publiée jeudi dans la revue "Nature" pourrait déboucher sur la mise au point d'un vaccin plus efficace contre le SIDA.

Elle met par ailleurs en garde contre la "fenêtre thérapeutique", une stratégie très utilisée qui prive provisoirement les patients de traitement dans l'espoir de voir leurs défenses immunitaires naturelles contre le virus se développer.

"Il s'agit d'un article sérieux car il souligne que nous avons du pain sur la planche si nous voulons venir à bout de ce virus", a commenté le Dr Antony Fauci, responsable du département des maladies infectieuses aux Instituts nationaux de la santé (NIH).

En étudiant les CD4, les cellules du système immunitaire qui s'attaquent au virus du SIDA, dans le sang de douze personnes séropositives, une équipe de chercheurs du NIH a découvert qu'elles contenaient deux à cinq fois plus de VIH que les autres cellules, une découverte qui confirme que le VIH infecte bien les cellules qui s'attaquent au virus.

Pour Daniel Douek, membre de l'Institut national des maladies allergiques et infectieuses au sein du NIH et responsable de l'étude, le vaccin pourrait en être amélioré. Selon lui, les cellules immunitaires que le vaccin enverrait contre le virus, les CD4, n'offriraient à ce dernier que les cibles les plus séduisantes à infecter.

Selon lui, cette découverte permet d'espérer que ce vaccin plus efficace aboutisse à une forte réponse immunitaire, tant de la part des cellules CD4 que de celle des CD8, des cellules tueuses qui ne sont pas infectées par le VIH. Le NIH travaillait déjà à cette stratégie thérapeutique, avant que cette nouvelle recherche ne soit publiée, a souligné Daniel Douek.

La découverte des chercheurs du NIH suggère par ailleurs que l'interruption du traitement pourrait être contre-productive. En étudiant quatre patients ayant provisoirement cessé de prendre leur traitement dans le cadre d'un essai thérapeutique, les chercheurs ont découvert que leur taux de VIH avait légèrement augmenté.

"Cela signifie que le traitement ne doit être interrompu que pendant une courte durée, afin que le virus n'ait pas le temps de réapparaitre", a commenté Roger Pomerantz, directeur du Centre de virologie humaine de l'Université Thomas Jefferson. AP

Le privilége de réplique