Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Les cardinaux n'avaient pas le droit d'associer l'homosexualité à leur pédophilie!

Les cardinaux américains se rendaient à Rome en avril pour discuter des moyens de protéger les jeunes contre les prédateurs sexuels qui administrent les paroisses, ils en reviennent avec un amalgame qui ne trouve aucun justificatif auprès du public. Le Pape voulait les entendre parler de pédophilie, on aura finalement parlé d'homosexualité! Oui, en conférence de presse, le chef de la délégation américaine déclarait que l'homosexualité était à l'origine des actes pédophiles et que l'Église allait devoir empêcher les prêtres gays de pratiquer pour sauver les enfants!

Mais de quel droit? Plusieurs leaders de la communauté gay et lesbienne américaine se demandent encore ce qui s'est passé et pourquoi on vise les homosexuels comme les responsables d'actes horribles posés par des pédophiles qui veulent faire porter l'odieux de leur perversion à une communauté qui n'a rien à se reprocher sur le sujet. Marleen Dwight, activiste lesbienne de Boston, déclarait au National cette semaine «On a osé, chez les cardinaux, viser les homosexuels comme responsables des actes pédophiles de certains prêtres alors qu'il est reconnu par la communauté médicale depuis des années que la pédophilie n'a rien à voir avec l'homosexualité. Ils viennent de commettre une grave erreur si ils pensent qu'ils règlent le problème en surveillant les prêtres gays, les pédos, eux, vont continuer leur sale besogne».

L'Église s'améliorait pourtant depuis quelques années en offrant des services aux gais et lesbiennes, en intervenant dans le débat pour l'adoption ou le mariage et, à Montréal, en entretenant un centre de loisirs au coeur même du Village (Le Café Chrétien). Est-ce qu'il est possible de croire que les cardinaux puissent être aussi rétrogrades dans leur façon d'expliquer une perversion comme la pédophilie?

Les cardinaux quittaient Rome jeudi dernier mais devront affronter maintenant leurs fidèles aux États-Unis. Est-ce que les catholiques accepteront de suivre dans l'erreur leurs princes qui démontrent plus que jamais qu'ils ont les yeux fermés sur la réalité? Si la réponse devait être positive, la communauté devra se faire à l'idée que pour nos chefs spirituels, nous ne sommes pas des humains mais des pervers criminels. Il y a de quoi se révolter, pensons-y lors de la prochaine quête...

Le privilége de réplique