Par Le National
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La vieille dame gardait les cadavres de ses chats et chiens

CLERMONT-FERRAND (AP) -- Des dizaines de cadavres de chiens et de chats ont été découverts dans la cave d'une vieille dame de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) qui depuis vingt ans plaçait ses animaux de compagnie morts dans de petits cercueils, des boîtes ou des sacs en plastique, a-t-on appris vendredi auprès des services sociaux de la ville.

Une vingtaine de loulous de Poméranie et autant de chats habitaient dans les pièces pleines d'immondices du pavillon avec la propriétaire âgée de 77 ans, qui vivait seule et ne recevait personne, pas même ses enfants.

Ce sont ses voisins qui, le 8 août, ne l'ayant pas vue depuis quelques jours, ont alerté les pompiers. Ces derniers et les policiers ont ouvert la porte du pavillon, ils ont trouvé, dans des pièces chargées d'ordures, de déchets et d'excréments d'animaux, les chiens et chats dont la plupart souffraient de graves malformations dues à leur consanguinité.

Les bénévoles de la SPA (Société protectrice des animaux) ont récupéré les animaux et une cellule d'urgence a été créée. La septuagénaire, qui vivait au milieu de ces immondices depuis des années et qui était sortie faire ses courses, a été conduite au centre hospitalier pour être soigné de nombreuses morsures de chiens.

Pendant ce temps, une entreprise de nettoyage s'employait à nettoyer le pavillon, sortant des conteneurs pendant plusieurs jours avant de faire la macabre découverte dans la cave jeudi. Ils ont même retrouvé trois cercueils d'enfants. Alertée, la police a d'abord trouvé le cadavre d'un loulou mort en 1977 et que la vieille dame, selon ses dires, avait enterré dans le jardin de son précédent domicile puis déterré en 1980 pour l'emmener dans sa nouvelle maison. Elle avait procédé de la même façon pour deux autres loulous morts en 1978 et 1979.

L'entreprise puis les services d'hygiène et de la voirie qui ont pris le relais ont déblayé la cave pendant une nuit, remplissant un camion entier de ces dépouilles transportées ensuite dans une entreprise d'équarrissage. ''Un travail exécuté dans des conditions épouvantables, dans une puanteur insupportable'', a précisé l'adjointe au maire de permanence, Jacqueline Chapon. Des travaux de désinfection doivent être entrepris dès samedi.

Quant à la vieille dame, elle a accepté de revoir ses enfants avec qui elle avait coupé les ponts depuis des années et s'est installée chez sa fille.

Ses relations avec le quartier étaient exécrables depuis longtemps. Les voisins s'étaient mobilisés contre cette femme qui selon eux les insultait, leur jetait des pierres ou des boîtes d'aliments pour animaux et ne sortait que pour acheter la nourriture à ses compagnons. Ils avaient en vain signé des pétitions, écrit à la mairie et alerté le procureur de la République.