Par Le National
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Elton John et les jeunes scouts, les israéliens pensent que les gais sont des malades, "un" ou "une" député nouvellement élu en Nouvelle-Zélande et ACT UP "acts again"!

(Gaipied) GRANDE-BRETAGNE : Elton John, toujours prêt ! Shocking ! Les associations de scouts et la presse populaire britannique n'ont pas vraiment apprécié la prestation d'Elton John lors du concert donné en l'honneur de l'association gaie, Sonewall. Tirebouchonné dans un costume rouge vermillon, le chanteur a fait venir sur scène six danseurs déguisés en jeunes boys-scouts pré-pubères. Ces derniers ont alors offert au public un début de strip-tease sur une musique des Pet Shop Boys. Dès le lendemain, les réactions pleuvaient : "La honte", s'exclamait le Sun en première page, "Pathétique, de mauvais goût et déplorable", enchaînait un porte-parole de la Scout Association, pour qui le spectacle "a dénigré notre uniforme et ce qu'il représente ". L'association a même estimé que le spectacle revenait à mettre sur un même plan homosexualité et pédophilie. Elton John, quant à lui, s'est défendu de toute volonté de provocation : "Tout le spectacle était dans la grande tradition de la comédie britannique, comme Benny Hill. Nous voulions nous amuser un peu".

 

(Gaipied) ISRAEL : Des malades mentaux, les gais ?! La Journée mondiale contre le Sida a donné lieu à une passe d'armes d'un goût douteux en Israel. On a ainsi pu entendre le ministre de la Santé, le rabbin Shlomo Benizri, du parti religieux ultra-orthodoxe Shass, dire publiquement que les gais et les lesbiennes étaient des malades mentaux. Le brave homme s'est d'ailleurs dit prêt à financer des sections spéciales fermées à leur intention dans les hôpitaux psychiatriques ! La raison de ce soudain épanchement ? Le rabbin enrageait tout bêtement à l'idée qu'un autre ministre, celui de l'Éducation, par ailleurs chef du Parti de gauche Meretz, ait prévu de rencontrer des membres d'associations gaies dans le cadre de la Journée mondiale contre le sida. Selon le rabbin, par de telles rencontres, l'Éducation nationale légitimise l'homosexualité. Le ministre de la Santé avait déjà fait sensation en interdisant la diffusion d'images de préservatifs, jugées choquantes par les milieux orthodoxes, lors de la campagne annuelle pour la prévention du SIDA qui a démarré mercredi.

 

01/12/99 NOUVELLE ZELANDE - Mme la députée est un ancien prostitué... (Envoyé par OOups!) La première députée transexuelle du monde a été élue en Nouvelle-Zélande. Georgina Beyer était déjà devenue la première maire transexuelle au monde en étant élu à la mairie de Carterton. Elle a recueilli 2 000 voix de plus que son principal opposant, le candidat du Parti national. Lorsqu'elle était un homme, Georgina Beyer (qui se nommait alors George Bertrand) se prostituait. Devenue femme, elle représentera les électeurs du Wairarapa, à 70 kilomètres au nord de Wellington. Elle fait partie du groupe travailliste, qui compte 49 députés. Dans une biographie publiée récemment, elle avait raconté sa vie de prostitué à Wellington et Sydney, puis l'opération qui lui avait permis de changer de sexe.

 

01/12/99 SIDA - Act Up défile à Paris sous le mot d'ordre "Guerre aux labos" (Envoyé par OOups!) Plusieurs centaines de personnes ont défilé à Paris à l'appel d'Act-Up, pour réclamer aux laboratoires pharmaceutiques "la production et la distribution en masse de nouvelles molécules", dans le cadre de la 12e journée mondiale contre le Sida. Les manifestants sont partis vers 18h30 de la place des Vosges, dans le Marais, et ont rejoint la place des Innocents en passant par la rue des Francs-Bourgeois. La manifestation était ponctuée par les habituels coups de sifflets et de cornes de brume d'Act Up, et par des fumigènes. Les pancartes proclamaient "Sida : silence = mort", mais aussi "Amérique latine, 1,6 million de séropositifs : que font les labos ?" ou "Abbott, profiteur du Sida". Le mot d'ordre était cette année : "Guerre aux labos". "Aujourd'hui, alors que l'épidémie se transforme dans les pays du Nord et explose dans les pays du Sud, les laboratoires pharmaceutiques refusent de modifier leurs stratégies." déclare Act Up. "Ils tardent à distribuer les nouvelles molécules attendues par les patients sur qui tous les traitements ont échoué, et qui vont mourir. Ils refusent de baisser le prix des médicaments pour les rendre accessibles aux pays en développement. Ils s'accrochent à leurs brevets pour refuser à ces pays de produire et soigner leurs malades, aujourd'hui privés de traitements" poursuit l'association. Plusieurs associations et partis politiques ont manifesté contre le sida aux côtés d'Act Up-Paris : Arcat Sida, Le Centre Gai et Lesbien, le Kiosque, Nova Dona, Sida Info Service, Sol En Si, les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, le PASTT, AC!, Médecins du Monde, La Ligue Communiste Révolutionnaire, le Parti Communiste Français et les Verts.

 

(Adventice) 23 novembre 1999 Bientôt une loi contre les propos homophobes ?

Le 31 janvier dernier, des manifestants contre le Pacte civil de solidarité, avaient déroulé des banderoles portant le slogan " Les PD au bûcher ". Aujourd'hui, des poursuites ne sont possibles contre de tels mots d'ordre, que parce qu'ils s'apparentent, s'il fallait les prendre au sérieux, à l'appel au meurtre. Ces mots sont condamnables en tant qu'incitation à la violence, mais pas en tant que propos homophobes. Il est donc plus difficile de faire condamner l'homophobie que l'antisémitisme, la xénophobie ou le racisme.

En effet la loi réprime le délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe en raison de leur appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée. Mais elle demeure silencieuse sur la provocation à la haine ou à la violence homophobe. Pour remédier à cette carence, François Léotard, ancien président de l'UDF, député du Var, a préparé une proposition de loi " relative à la lutte contre la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard des personnes à raison de leurs pratiques sexuelles non réprimées par la loi ". Cette proposition crée une sorte de délit d'incitation à la haine homophobe, comme il existe un délit d'incitation à la haine raciale.

Les dispositions envisagées auront divers avantages. Elles permettront notamment aux associations de se constituer partie civile, ce qui sera très utile ; car, comme dans les affaires de racisme, les victimes hésitent à aller devant la justice et à assumer une procédure judiciaire, avec ce que cela comporte de publicité, de frais, de temps passé, et de souffrance psychologique. On reproche parfois aux mêmes dispositions, appliquées au racisme, de porter atteinte à la liberté d'expression, ou de contribuer au politiquement correct, en instaurant une sorte de dictature intellectuelle.

Quand on entend le sénateur Hamel qualifier le Pacs de " pratique de le contamination sidaique ", on est en droit de penser que la liberté d'expression, même à la tribune du Parlement, ne doit pas être confondue avec la liberté d'insulter. C'est donc un projet de loi utile que François Léotard a déposé. Il s'agit pour lui, bien sûr, de faire oublier les propos terribles prononcés par des parlementaires de l'opposition, et de redorer un peu l'image de son parti auprès des jeunes notamment. Mais on peut faire crédit à François Léotard d'avoir toujours éé attaché aux libertés et au respect de la personne humaine.

La proposition, éditée puis distribuée à la fin de novembre, pourra alors être signée par d'autres députés. On attend de voir qui. Il paraît que François Bayrou, président de l'UDF, Philippe Douste-Blazy, qui préside le groupe à l'Assemblée nationale défendront le texte, qui est pour l'instant une initiative individuelle de François Léotard. L'UDF entière soutiendra-t-elle la proposition de l'ancien ministre de la défense ? Demandera-t-elle une inscription rapide au programme du Parlement ?

Du côté de la majorité, pour l'instant, il n'y a eu aucune réaction. Pourtant, la proposition de François Léotard répond à un vrai besoin ; car il faut accompagner et accélérer l'évolution des opinions vers plus de tolérance vis-à-vis de l'homosexualité. Le gouvernement est, selon la constitution, maître de l'ordre du jour dans les assemblées parlementaires. Il contrôle, de plus, la majorité à l'Assemblée nationale. Il peut donc décider de faire adopter ce texte, ou de le laisser dans les cartons. Après le Pacs, la gauche se trouve donc dans la situation de pouvoir inscrire la proposition du député du Var à l'agenda législatif. Ce serait un cadeau politique pour ce dernier. La majorité n'est sans doute pas disposée à un tel geste. Elle pourrait, à défaut, présenter son propre texte allant dans le même sens ...