Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Un homophobe attaque une librairie Chapters à Calgary à chaque fois qu'on annonce de nouveaux titres gais ou lesbiens, comment lutter contre l'homnophobie et la majorité sexuelle passe de 18 à 16 ans en Angleterre!

 

10/2/2000
CANADA - Des centaines de livres traitant d'homosexualité détruits dans deux librairies près de Calgary

Envoyé par OOups!

Des centaines de livres traitant d'homosexualité ont été détruits dans deux librairies de la région de Calgary. Le délit a eu lieu plusieurs dizaines de fois dans le même magasin de Calgary, appartenant à la chaîne Chapters. Un autre établissement de la même enseigne, à 15 kilomètres de Calgary, a également été visé une dizaine de fois.

A chaque fois, des livres sont détruits par une main inconnue. Les coupables n'ont pas pu être identifiés. Au total, les dégats sont évalués à plusieurs milliers de dollars. La police de Calgary a ouvert une enquête. "Nous avons commandé à nouveau les livres, ils sont arrivés et ont une fois de plus été détruits" explique le gérant, en ajoutant : "Je crois qu'il s'agit d'une tentative de censure". Malgré la surveillance exercée par les employés, le coupable n'a pu être pris sur le fait. Pour le coordinateur de la section des crimes haineux de la police de Calgary, le coupable serait un client homophobe refusant la présence de ces livres dans "sa" librairie.

Pour John Fisher, directeur général de l'association "Equality for Gays and Lesbians Everywhere", il est étonnant qu'un tel harcèlement touche des magasins n'ayant pas de lien particulier avec la communauté gay.

 

3 février 2000
Comment lutter contre l'homophobie? (D'après Adventice)

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Les leçons de la lutte antiraciste

Faire reculer les préjugés : voilà un objectif qui n'est pas facile. Les résultats inégaux obtenus dans la lutte contre le racisme et l'antisémitisme le prouvent, en dépit de moyens financiers, médiatiques et juridiques considérables. Pourtant, sur la période longue, ces combats contre l'antisémitisme et le racisme apportent quelques enseignements, qui peuvent être profitables dans la lutte contre l'homophobie.
La première leçon est que la bataille sur le plan strictement juridique, dans sa sécheresse abstraite, n'est pas suffisante. On ne raisonne pas un raciste en lui disant "c'est interdit !" Les multiples procès, intentés par les associations antiracistes, et souvent gagnés, à l'encontre de l'extrême droite, n'ont pas produit d'effet radical sur l'opinion. D'ailleurs les lois ne punissent pas les opinions racistes, xéniphobes et antisémites, mais leur expression. Elles peuvent faire taire les paroles (et encore !), mais ne peuvent empêcher les idées. Les lois qui répriment donc l'incitation à la haine raciale ou antisémite sont utiles, car il faut punir ; mais, seules, elles ne font pas une lutte efficace.

Un combat culturel plus que juridique ou politique


La deuxième leçon est que la lutte contre le racisme peut finalement être efficace. L'image des "nègres" au début du siècle, la réputation des juifs étaient caricaturales, y compris dans la grande presse et dans l'opinion de classes culturellement avancées. Peu à peu, grâce au rôle de leadesr d'opinion des intellectuels et des artistes, grâce au rôle de sensibilisation des médias et de l'école, cette image s'est inversée. Aujourd'hui, un professeur ne peut plus, pour illustrer le trait de caractère de la pingrerie, utiliser l'expression "radin comme un juif".
Mais combien de professeur de sport, ou d'instructeurs à l'armée, disent encore, pour stimuler leur troupe au footing "Allez, on est pas des pédales !" ? Et Lagaff, cet animateur de jeux télévisés qui croit utile de préciser que l'énigme qu'il pose n'est "pas une question de PD".

Premiers pas


A l'image de ce qui c'est fait contre le racisme et l'antisémitisme, l'interdiction des propos homophobes doit être le premier étage du combat contre l'homophobie. Mais cet élément indispensable, pour lequel des projets de loi sont en préparation (cf notre chroinique de novembre), doit être complété par l'implication des médias et de l'école, qui peuvent modifier en profondeur et à long terme l'image que l'opinion a des homosexuels, qui est souvent une caricature.
L'actualité législative et réglementaire nous offre à cet égard deux éléments de réjouissance.
1- Lors du passage à la Haute Assemblée, en janvier, de la loi sur l'audiovisuel, les sénateur ont maintenu la disposition introduite par Patrick Bloche en première lecture, et destinée à charger le CSA de lutter contre l'homophobie à la télévision.
2 - La Ministre de l'Enseignement scolaire, Ségolène Royal a profité du lancement de la campagne sur la contraception pour moderniser le dispositif d'éducation sexuelle des lycées et collèges en incluant notamment "le rejet de l'homophobie".
Dans la même veine, les petites mesures qui pourraient être prises sont multiples. C'est grâce à elles que nous feront reculer l'homophobie.

 

Angleterre: Majorité sexuelle abaissée de 18 à 16 ans pour les homosexuels

LONDRES, 10 fév (AFP/FreedomPride) - La chambre des Communes a voté jeudi soir à une large majorité une loi abaissant de 18 à 16 ans la majorité sexuelle pour les homosexuels, mettant ceux-ci sur un pied d'égalité avec les hétérosexuels.

Par 263 votes contre 102, les députés britanniques ont voté cette loi repoussée à deux reprises par la chambre des Lords ces dernières années. En 1998, les Communes avaient pour la première fois reconnu par un vote que les homosexuels et les hétérosexuels devaient être traités de la même manière mais les Lords s'y étaient opposés.

Le gouvernement a cette fois averti qu'il s'emploierait par une procèdure spéciale à faire adopter définitivement ce texte dépénalisant les relations entre hommes dès 16 ans par la chambre haute.

Durant la campagne électorale de 1997 qui a porté au pouvoir les Travaillistes, le Premier ministre Tony Blair s'était engagé à abaisser l'âge du consentement entre homosexuels.