Par Le National
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La mairie de New York, un succès de plus pour Michael Bloomberg qui est un pro-gays!

NEW YORK (AP) -- Le prochain maire de New York était inconnu de la plupart de ses futurs administrés -hormis ceux qui fréquentent Wall Street- lorsque, républicain tout nouvellement déclaré, il s'est lancé dans la course. Le multimilliardaire Michael Bloomberg, magnat de la presse et fondateur de l'empire qui porte son nom, a bénéficié de ses dollars, mais surtout du soutien de l'idole des New-Yorkais depuis le 11 septembre, leur maire sortant ''Rudy'' Giuliani.

de g. à dr. Rudolf Giuliani et Michael Bloomberg

Michael Bloomberg, qui prendra ses fonctions le 31 décembre, avait mis le paquet pour remporter cette victoire de plus: sa campagne électorale lui a coûté 50 millions de dollars, un record pour une ''Grosse Pomme'' inondée par ses spots publicitaires. Cette débauche d'efforts lui a permis de remonter la pente face à Mark Green, médiateur municipal démocrate, battu de justesse.

A 59 ans, le magnat est un républicain atypique, ce qui tombe bien pour New York, traditionnellement démocrate. Comme l'expliquait avant le scrutin le professeur de science politique Doug Muzzio, la bataille se jouait entre ''deux démocrates libéraux, sauf que l'un d'eux court dans le camp républicain...''

Démocrate toute sa vie, Michael Bloomberg a en effet changé de camp l'année dernière pour s'offrir une meilleure chance dans la course à la mairie. Il reste pro-avortement, défend les droits des homosexuels, s'oppose à la peine de mort. Et a même déclaré en public que, oui, il était un ''libéral'', faisant s'étrangler le gouverneur républicain de l'Etat, George Pataki, debout à ses côtés.

Mais le culot n'est pas l'une des moindres caractéristiques de Michael Bloomberg le fonceur. Né à Medford (Massachusetts), en banlieue de Boston, ce fils de comptable fait des études d'ingénieur à l'Université Johns Hopkins de Baltimore, puis à la prestigieuse Harvard Business School, qui lui ouvre les portes de la firme financière Salomon Brothers.

C'est son licenciement, lors de la fusion entre Salomon et Philbro en 1981, qui lui offre sa chance: avec son indemnité de départ de 10 millions de dollars, il fonde Bloomberg L.P, agence de fourniture d'informations financières, qui permet aux utilisateurs de réaliser une série de calculs d'analyses des marchés.

Venu combler un vide, Michael Bloomberg compte désormais 156.000 abonnés. Et l'empire, élargi depuis à des radios, à la télévision et à d'autres médias, compte aujourd'hui 7.200 employés. La fortune personnelle de ''Citizen Bloomberg'' est évaluée à quatre milliards de dollars par le magazine ''Forbes''. Ce qui permet au futur maire de New York de déclarer qu'il se contenterait pour tout salaire d'un dollar symbolique...

Divorcé et père de deux filles, ce novice en politique, après avoir accumulé les gaffes en début de campagne, s'est amélioré ces dernières semaines, se sortant notamment plus qu'honorablement des deux débats qui l'ont opposé à Mark Green, affaibli par les rivalités qui ont marqué les primaires au sein de son parti.

Michael Bloomberg a balayé d'un revers de main les critiques sur ses dépenses de campagne, affirmant que c'était de l'argent honnêtement gagné qu'il avait le droit de dépenser comme il l'entendait... Ses partisans jugent que le sens des affaires et la poigne du nouveau patron de New York sont précisément ce dont l'économie de la ville a besoin pour renaître, après le choc du 11 septembre, et attaquer la reconstruction du sud de Manhattan.

Et c'est le premier des New-Yorkais lui-même, ''Rudy the Rock'' Giuliani, qui le dit: ''Bloomberg a l'expérience financière et économique dont New York a besoin. Il comprend les affaires. Il comprend les boulots. Il a les bons projets pour reconstruire.'' Un adoubement qui a fait tomber dans l'escarcelle de Bloomberg la ville dont ''Rudy'' restera le maire de coeur.