Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Première plainte française contre l'anticholestérol de Bayer

S'estimant victime du traitement anticholestérol Baycol/Lipobay, vendu en France sous le nom de Staltor et Cholstat, fabriqué par le laboratoire allemand Bayer un homme de cinquante-quatre ans a porté plainte auprès du procureur d'Avignon. Jean-Luc Freel aurait commencé à ressentir des douleurs et une faiblesse des muscles des jambes et des bras plusieurs jours après le début du traitement qui lui avait été prescrit le 25 janvier dernier. Maître Guy Guenoun, chargé de la défense des intérêts de M. Freel, souhaite l'ouverture d'une information judiciaire, afin d'établir toute la lumière sur le lancement d'un produit, suspecté d'être à l'origine de 52 décès aux Etats-Unis. Une plainte en nom collectif a été déposé auprès d'un tribunal de l'Oklahoma, par une personne, qui impute le décès de son père de 87 ans au Baycol trois semaines après le début de son traitement.

Ed Fagan, un avocat new-yorkais, qui a engagé des poursuites contre le groupe Bayer, a déclaré vouloir élargir son action à l'ensemble des victimes de cet anticholestérol dans le monde et impliquer GlaxoSmithKline, qui en assure la commercialisation avec Bayer aux Etats-Unis. 700.000 américains ont pris du Baycol et six millions de personnes en tout dans le monde. Bayer a retiré ce médicament de la vente depuis le 8 août et reporté son introduction à la bourse de Wall Street à février 2002. La firme envisage de rechercher des partenaires pharmaceutiques, mais maintient son projet d'acquisition d'Aventis Cropscience, la division agrochimique du groupe franco-allemand.

La semaine dernière, l'inventeur de l'aspirine a dévoilé un bénéfice net en baisse de 3% au premier semestre 2001, à 1 milliard d'euros. Le bénéfice opérationnel de sa division spécialisée dans les soins médicaux a notamment chuté de 39%, à 445 millions d'euros, tandis que le bénéfice opérationnel de sa division opérant dans l'agriculture a reculé de 7%, à 453 millions d'euros. Dans ce contexte, l'allemand Bayer a dévoilé la mise en place d'un programme de restructurations, qui s'échelonnera jusqu'en 2005 : le groupe va notamment fermer 15 sites de production dans le monde et va supprimer dans un premier temps 1.800 emplois. Mais d'ici à 2005, ce sont 5.000 postes qui auront été supprimés. Selon les estimations du groupe, ce plan devrait permettre d'économiser entre 1 et 1,5 milliard d'euros par an d'ici à quatre ans. Le groupe chimique et pharmaceutique a table sur un dividende 2001 inférieur à celui de l'année dernière, les problèmes de production de son médicament anti-hémophilique, le Kogenate, devant peser à hauteur de 350 millions de livres sur son bénéfice prévu pour l'ensemble de l'exercice.