Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Sous le parrainage d’honneur de Jocelyne Robert et Michel Dorais

ANIMA 21 - THÉÂTRE GAI DE QUÉBEC PRÉSENTE

« UNE PLACE AU SOLEIL »

(Québec, le 31  juillet 2002) – Le conseil d’administration de Diffusion culturelle ANIMA 21, seule troupe de théâtre à thématique gaie à Québec, a présenté sa nouvelle production originale pour la saison 2002 : « Une place au soleil ». Sous le parrainage d’honneur de Mme Jocelyne Robert, sexologue, pédagogue et auteure de « Full sexuel : la vie amoureuse des adolescents », et de M. Michel Dorais, professeur à l’École de service social de l’Université Laval et auteur de « Mort ou fif », première recherche sur le suicide chez les jeunes homosexuels, cette saison théâtrale prendra son envol dans le cadre des fêtes de Fierté Québec, à la fin d’août.

Le thème de la nouvelle pièce de l’auteur et directeur artistique, Yves Gauthier, traite de l’homophobie, du vécu des jeunes homosexuels en milieu scolaire, mais surtout, elle traite de tolérance. Présentée à Québec d’abord en août (Théâtre Périscope), à Montréal et à Gatineau ensuite en septembre, cette production a bénéficié d’une aide financière de 29 000 $ du Fonds Jeunesse Québec.

En lien avec les objectifs de ce programme, la pièce met en vedette des jeunes comédiens amateurs et semi-professionnels : Creg GIROUARD (François), Jocelyn LOSIER (Martin), et Mariane RICHARD (Caro), Yves GAUTHIER joue le rôle de Émile, le père de François.

Une soirée bénéfice sera d’abord présentée le jeudi 22 août en soirée, à la salle Bleue du Théâtre Périscope. Il en coûtera 100 $ pour y participer. Les spectateurs y auront droit à une courte présentation de M. Michel Dorais. Par la suite, on pourra assister à trois représentations les 29, 30 et 31 août, au même endroit. Les billets sont disponibles sur Billetech (20 $ - général, 15 $ - étudiant)

Une place au soleil sera finalement présentée à Montréal au Centre Calixa-Lavallée, (125 places), les 12 et 13 septembre et à Gatineau, à la salle Jean-Desprez, (225 places), le 21 septembre prochain.

Une thématique bien d’actualité

Comme professionnels, Mme Robert et M. Dorais connaissent bien la thématique que décrit la pièce. Après avoir lu le texte, ils ont accepté de s’engager parce qu’ils sont tous deux convaincus qu’il s’agit d’un moyen utile et pertinent de lutter contre ce problème qu’on a peut-être tendance à minimiser trop souvent.

Pour Michel Dorais, « Tout jeune homme et toute jeune fille ont droit à leur place au soleil.  Leurs préférences amoureuses, homosexuelles ou bisexuelles, ne devraient jamais être perçues comme un drame. L'amour est quelque chose de sain et de positif quand on le vit dans le respect de soi et de l'autre. Aussi, devant  le désarroi de plusieurs jeunes et de leurs proches, il importe de  sensibiliser tout un chacun aux questionnements et aux difficultés vécues par ceux et celles qui se révèlent homosexuels, lesbiennes ou bisexuels. Il n'y a pas de société véritablement civilisée sans ouverture aux autres, semblables ou différents ».

Pour sa part, la sexologue, pédagogue et auteure Jocelyne Robert exprime son engagement de la façon suivante : « Ça n'a pas de sens que l'amour fasse souffrir... L'amour devrait rendre joyeux, l'amour devrait rendre tous les êtres humains, jeunes et moins jeunes, gais ou hétéros, amoureux fous de la vie! ».

L’auteur Yves Gauthier explique : « Écrite à partir de recherches sociologiques, d'enquêtes, de témoignages écrits et de rencontres auprès de jeunes vivant ou ayant vécu l'homophobie sous diverses formes, la pièce Une place au soleil colle à la réalité quotidienne. Jouée par trois comédiens et une comédienne de talent, la pièce dénonce l'intolérance ».

L’intolérance brise des vies

C'est ainsi que l'amitié, la paternité et la fraternité seront momentanément mises à rude épreuve. Les quatre personnages dénoncent les préjugés véhiculés dans la vie de tous les jours en regard de l'homosexualité. Ils nous font pénétrer à l’intérieur d’un univers à la fois dramatique et loufoque où la jeune génération autour de la vingtaine, confrontée à l'homosexualité et à l’homophobie, vit la « sortie » qui va changer radicalement la vie de François, le personnage principal, mais aussi celle de sa sœur Caro, de son père et de son meilleur ami, Martin.

Au cours des quelque 90 minutes réparties en deux actes d'action et d'émotions intenses, les spectateurs découvriront comment l'intolérance peut affecter, même briser, la vie de tous.

Anima 21, comme un miroir

Anima 21 se veut actif sur plusieurs fronts : dans le milieu homosexuel, comme un miroir, et dans le milieu hétérosexuel, comme instrument de sensibilisation et d'information. Anima 21 souhaite rendre accessibles à tous les publics les valeurs et les problématiques soulevées par ses productions.  Il s’agit d’une organisation à but non lucratif qui s’est donné pour mission de travailler à faire évoluer, grâce au théâtre, les mentalités et les comportements vers l’acceptation et contre la marginalisation de l’homosexualité dans tous les secteurs de notre société.

Une place au soleil est la cinquième production de la troupe en six ans. Diffusion culturelle Anima 21 a été fondée en 1996 par Yves Gauthier, à qui se sont joints rapidement d'autres personnes intéressées à faire du théâtre sans préjugé et sans frontière.  Jusqu'ici, la troupe s'est produite de Toronto à Bathurst (trois provinces et quatorze villes), notamment au Théâtre National à Montréal, à La Bordée à Québec et au Théâtre Côté cour à Jonquière.

De plus, les spectacles sont présentés comme un divertissement au même titre que d'autres normalement offerts dans les salles de théâtre. « Divertissement certes, mais différent.  Et c'est justement cette différence qui semble plaire à ceux et celles qui viennent voir les spectacles d’Anima 21 depuis le début », précise Yves Gauthier.

NOTES BIOGRAPHIQUES SYNTHÈSE

                                       JOCELYNE ROBERT     MICHEL DORAIS, Ph.D

                                    Sexologue et pédagogue     Professeur à l’école de service social

en prévention et de la santé sexuelle et affective     Université Laval

                                 Auteure de « Full sexuel » :     Auteur de « Mort ou fif », première recherche sur

                      La vie amoureuse des adolescents     le suicide chez les jeunes homosexuels

                                                                                en collaboration avec Gai Écoute

                                                                                 (VLB éditeur , 2000)

Jocelyne Robert est une communicatrice chevronnée et respectée dans tous les milieux.  Sexologue, pédagogue, sexo-poète, elle a consacré la plus grande part de ses énergies, créatrices et professionnelles, à la cause des enfants et des adolescents. Depuis près de 20 ans, elle a régulièrement travaillé au petit écran, à titre d'animatrice ou de chroniqueur: Dos ado, Éros et cie…, Des mots pour le dire, Salut,Bonjour!  Visa-Santé , Vie de famille, Le Club des 100 watts, Enfin! C'est samedi, Matinée avec…

Elle est auteure de neuf livres à succès destinés aux enfants de 0 à 100 ans dont certains sont devenus des classiques réédités depuis plus de 15 ans.  Elle a signé de nombreux articles, opinions, préfaces, fascicules pédagogiques destinés aux élèves ou aux enseignants.  Collaboratrice au Magazine Enfants Québec et au Elle Girl, destiné aux adolescentes,  conférencière appréciée au Québec comme à l'étranger, animatrice auprès des enfants, des adolescents et des parents, on dit qu'elle est l'ambassadrice par excellence de la prévention et de la santé affective et sexuelle.

Depuis 1992, par l'entremise de ses ouvrages, elle fait l'éducation sexuelle des petits Japonais! Son œuvre est distribuée à travers le monde et traduite en plusieurs langues. Son plus récent ouvrage Full sexuel  destiné aux adolescents vogue en tête des palmarès depuis sa parution en mars 2002.  Parlez-leur d'amour…et de sexualité (1999) et Te laisse pas faire! Les abus sexuels expliqués aux enfants (2000) continuent de susciter chez nous et en Europe un intérêt exceptionnel.  En 1992 et 1993, elle fut boursière à l'excellence du Fonds canadien d'aide à la recherche.  

Michel Dorais est professeur à l’École de service social de l’Université Laval, à Québec. Il détient un baccalauréat et une maîtrise en service social (Université de Montréal). Il a aussi complété un doctorat en service social et un postdoctorat en sociologie et anthropologie (Université Lumière, Lyon 2).

Ses champs de spécialisation et de recherche sont :

Intervention dans le domaine de la condition masculine, des abus sexuels subis et commis (en particulier chez les garçons et les hommes), de la prostitution des jeunes, de la prévention du sida, de la construction du genre et des préférences sexuelles (homosexualité et bisexualité), de la toxicomanie et du suicide chez les jeunes hommes.

Méthodes de recherche qualitative et de vulgarisation scientifique en sciences sociales.

Programmes de services et de formations continues en intervention sociale.

Il est membre du Centre de recherche sur les services communautaires (CRSC). Créé en 1985, le CRSC de l'Université Laval s'est développé grâce à l'initiative des chercheurs et partenaires qui ont cru en sa mission. Il s’agit d’un regroupement universitaire de chercheurs, provenant en majorité des sciences humaines, intéressés au développement, au transfert et à l'appropriation des connaissances concernant la réponse sociocommunautaire aux besoins des populations vulnérables ou potentiellement vulnérables.

Il a publié plusieurs recherches ou essais sur la marginalisation sociale, la sexualité et la condition masculine, parmi lesquels Tous les hommes le font, La mémoire du désir, La peur de l’autre en soi : du sexisme à l’homophobie (ouvrage collectif), Ça arrive aussi aux garçons et Éloge de la diversité sexuelle, tous parus chez VLB éditeur.

Le rapport de recherche « Mort ou fif » : Contextes et mobiles de tentatives de suicide chez les adolescents et jeunes homosexuels ou identifiés comme tels et perspectives de prévention publié en 2001 a fait l’objet de nombreux reportages dans les médias et a ébranlé les milieux concernés. Cette étude constitue l’une des premières de ce type en français. Elle fut subventionnée par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, en collaboration avec l’organisme Gai Écoute.

« Mort ou fif » aborde un double tabou : celui de l’homosexualité et celui du suicide chez les adolescents ou jeunes adultes. En dépit de recherches quantitatives assez concluantes menées au cours des dernières années, il y a encore réticence à reconnaître les liens possibles entre la stigmatisation sociale de l’homosexualité et le nombre élevé de tentatives de suicide chez les garçons homosexuels ou identifiés comme tels. C’est pourquoi le but de cette étude qualitative, basée sur de nombreux récits de vie, fut de comprendre comment les conditions de vie réservées à ces jeunes, notamment à l’école et dans leur famille, pouvaient amener certains d’entre eux à tenter de mettre fin à leur existence.

Il ressort notamment de cette étude que c’est dans la famille et à l'école que se retrouvent les plus grandes difficultés à vivre l’homosexualité à l’adolescence. Dans les locaux scolaires et dans les cours (en particulier ceux d'éducation physique), le dénigrement, voire des agressions envers les jeunes identifiés comme homosexuels semblent souvent tolérées. Personne ne vient à leur défense, personne ne confronte les propos et les actes homophobes. Dans la famille, le dévoilement de l'homosexualité représente souvent une crise qui fragilise d'autant plus les jeunes gais ou bisexuels qu'ils n'ont alors plus personne vers qui se tourner, l'école et la famille étant leurs principaux milieux de vie.

Théâtrographie

Anima 21 est encore la seule troupe de théâtre franco-québécoise active dont le répertoire est formé exclusivement de textes à thématique homosexuelle prépondérante.

La troupe présente des oeuvres originales.  C'est ainsi que pour sa première saison d'activités, elle a présenté "Le Sauna" et "L'Orgasme" dans différentes villes de la province. "Le Sauna", lieu de rencontre mais aussi de réflexion.  Presque nu, avec un humour souvent caustique, mais toujours à propos, Alex jette un regard lucide, sans compromis, sur les préjugés, les travers et les dangers qui guettent les gens dans la société d'aujourd'hui.

"L'Orgasme", c'est la joie, l'espoir, l'attente...  Ce texte dramatico-poétique nous montre les angoisses d'un homme d'âge mûr, croyant avoir trouvé le bel amour auquel il a si longtemps rêvé.  C'est à la description de leur première rencontre amoureuse que le spectateur est convié.  Un élan du corps et de l'âme qui ne peut laisser personne indifférent.

Cette première expérience ayant été concluante, il a été décidé de monter une deuxième pièce qui comprendrait cinq comédiens ayant pour titre : "Pôpa, Môman, J'vous Présente Mon Mari...".Sur le thème de la tolérance, la pièce montre la difficulté d'avouer son homosexualité à ses proches, mais en même temps les bienfaits qui peuvent en résulter.  Sur fond d'humour, parfois dramatique, une facette du vécu quotidien homosexuel y est exposée au grand jour.

Il aura fallu quelque sept mois pour monter "Pôpa, Môman, J'vous Présente Mon Mari..." et la tournée a duré dix-huit mois.

A suivi "Vincent-Olivier", pièce où le spectateur est exposé à une rencontre à la fois explosive, dramatique voire tragique entre un squatteur-pusher hétéro et un prostitué homo.  Un spectacle d'intenses émotions à fleur de peau qui fait découvrir aux spectateurs que "... la marginalité souffrante, portée comme une croix, vécue au quotidien, peut même déboucher sur la mort ".

Vint ensuite "Dites-moi que tu m'aimes", comédie dramatico-humoristique qui montre que la peur de vieillir chez l'homme vouant un culte démesuré à la fraîcheur de la jeunesse l'expose à l'angoisse de l'abandon, de la solitude et du rejet amoureux.

Deux autres pièces ont été écrites sans toutefois être encore produites :  "Le Désir" et "Le Jeu".