Par Le National
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Oui ou non, la ménopause masculine existe-t-elle ?

C'est un sacré débat qui se déroule actuellement dans la presse scientifique britannique. L'enjeu n'est pas mince : il s'agit de déterminer si l'andropause existe et peut être traitée. Duncan Gould et Richard Petty, l'un et l'autre médecins à la WellMan Clinic de Londres, penchent nettement en faveur de la reconnaissance officielle de l'andropause. Ils contestent le bien-fondé de toute appellation qui la relierait à la ménopause (fût-elle masculine) car, soulignent-ils, la ménopause est liée à la cessation de toute production d'oestrogènes, un phénomène constant chez la femme. Chez l'homme en revanche, il y a seulement réduction de la sécrétion hormonale de testostérone. De surcroît le phénomène "n'est pas inévitable mais se produit le plus souvent chez les hommes d'âge mûr ou entrés dans la vieillesse."

Une analogie intéressante avec la ménopause, c'est la baisse de densité minérale osseuse qui accompagne souvent cette période ou la bio disponibilité de la testostérone diminue. Les hommes dans ce cas se trouvent ainsi en situation de risque accru de fracture du col fémoral. Ils éprouvent également des troubles vasomoteurs à type de bouffées de chaleur, voire des suées nocturnes. Avouez que cela vous a comme un air connu !

Gould et Petty soulignent d'ailleurs que, dès les années 30, les médecins avaient remarqué qu'il était possible de remédier à ces " vapeurs " en administrant de la testostérone aux patients. Pour compléter le tableau, ils insistent sur le fait qu'à ce moment s'installent différents troubles de la dynamique corporelle chez l'homme : diminution de la masse musculaire et augmentation de la masse grasse, baisse de la vigueur physique et intellectuelle...

Howard Jacobs, professeur émérite au Royal Free and University College à Londres, également, souligne la spécificité liée au sexe de la ménopause. Il insiste sur le fait que 50% des hommes de 50 à 70 ans se plaignent d'impuissance mais souligne que ces troubles de l'érection ont une cause médicale dans 80% des cas. Laquelle ? Elles sont variées mais " l'hypogonadisme est certainement moins fréquent, chez l'homme d'âge mûr, que ne le sont le diabète et l'insuffisance hypophysaire... "

Source : BMJ, volume 320, 25 March 2000