Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


La Principauté d'Andorre et l'homophobie.

Opinion par Pascal Lebel, collaborateur au National

La petite principauté située entre l'Espagne et la France ne semble pas être épargnée par le fléau de l'homophobie. Ce thème largement évoqué lors de la dernière Gay Pride est malheureusement toujours d'actualité, et cet été nous a offert un bien triste tableau du problème, par le flot hargneux et haineux de paroles d'un sénateur dont la date de conservation semble être périmée. Ce dernier se perdant en paroles nauséeuses, largement condamnées par le plus grand nombre de la classe politique.

Parfois ce genre de propos semble relever de l'irréel, même presque du détail pourtant dans la la nuit du 15 avril, en Andorre, Nuno est décédé avant d'avoir eu ses 20 printemps. Il travaillait dans un des nombreux hôtels de la principauté.

C'était un garçon charmant, tranquille, sympathique, ne faisant de tort à personne. Il vivait sa vie, ne cachant rien de sa préférence pour les hommes , il sortait dans des cafés banals de la ville avec ses amis, en Andorre, il n'y a pas d'établissement Gay, alors il avait ses habitudes, comme tout à chacun, dans ces cafés de ville, pas bien loi de chez lui, pas bien loin de chez nous.

Puis un triste matin, on a retrouvé son corps dans une ruelle. Frappé à mort par deux skins. Deux c'est mieux qu'un seul et puis surtout c'est très courageux ! Quand ils sont partis, après avoir accompli leur sale besogne, ils ont vérifié qu'il respirait encore. À ce moment, Nuno respirait encore, puis le froid d'une nuit de montagne a eu vite fait de lui ôter la vie.

Parce qu'il ne s'était pas caché, qu'il menait sa vie, ces deux monstres n'ont pas supporté sa sincérité. Il lui ont demandé des explications dehors, avant d'utiliser la seule arme, le seul instinct et le peu d'intelligence qu'ils possédaient, la haine, la violence gratuite. À 2 heures du matin, il n'y a pas foule dans les rue d'Andorre la Vielle, et même si, est-ce que cela aurait changé grand chose ?

Voilà bientôt 5 mois que Nuno nous a quitté, le choc a été immense dans ce petit état qui ne connaît pas la violence et l'insécurité. Le Chef du gouvernement s'est rendu aux obsèques, hommage courageux, mais sans grande utilité, Nuno n'en profitera pas, et sûrement aurait - il préféré qu'on le laisse vivre sa vie comme tout à chacun.

Depuis, la justice suit son cours, comme il est coutume de dire dans les grandes phrases froides journalistiques lors de drames insoutenables. Les deux skins sont en prison, ils attendent d'être extradés en Espagne, leur pays.

À Barcelone, on vient de remettre en liberté deux autres skins qui avaient, quelques jours avant Nuno, piétiné à mort Juan Carlos, un garçon d'à peine 20 ans, pas même homosexuel, qui avait commis le crime d'aller récupérer un pull dans sa voiture, sur le port olympique de Barcelone, alors que les deux skins étaient là, n'attendant qu'un prétexte fallacieux pour déclencher les seules choses qui en eux prévalent, la violence et la haine, tels de vils usuriers recherchant à assouvir leurs envies meurtrières.

Devra - t - on encore lire ce genre de compte rendu dans la presse à l'avenir, la justice ne devrait - elle pas être plus ferme avec de tels individus. Quant à ces messieurs nos très distingués parlementaires, quand vous déciderez - vous à prendre les mesures qui incombent à votre charge afin que te telles horreurs ne puissent se renouveler?