Par Le National
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Un accord a été trouvé entre les États Unis et les pays européens et d'Amérique Latine

NATIONS UNIES (AP)-- Les Etats Unis sont parvenus à un accord avec les pays européens et d'Amérique Latine sur les questions litigieuses de l'éducation sexuelle, l'avortement et la peine de mort, pavant ainsi le chemin vers l'adoption d'un projet visant à rendre le monde meilleur pour les enfants dans les quinze prochaines années.

"Je pense que nous avons donné naissance, après un travail pénible de plusieurs jours, à un joli bébé" a déclaré Hanns Schumacher, l'Ambassadeur allemand auprès des Nations Unies, qui présidait les négociations sur le document final du sommet l'enfance aux Nations Unies. "Nous avons emballé le paquet", a-t-il ajouté.

Plus de 180 pays, réunis lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur l'enfance, devaient ratifier tard vendredi soir ou tôt samedi matin le document intitulé "Un monde vivable pour les enfants".

Selon Carol Bellamy, directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, le document final "se concentre sur quatre domaines principaux: la promotion d'une vie saine, l'accès et la réussite dans une éducation de qualité, la protection de l'enfance contre la violence et l'exploitation, et le combat contre le virus du Sida".

Le texte final sur les politiques de planning familial réaffirme les engagements pris par les nations du monde entier dans le cadre de cinq conférences des Nations Unies lors des huit dernières années qui garantissent aux adolescents le droit à l'éducation sexuelle et l'accès aux services de plannings familiaux.

"Bien que le sommet ait débuté dans la crainte que les Etats Unis incluent des textes rétrogrades, ils n'ont pas réussi à empêcher l'accès des adolescents à l'avortement légal et à une information complète et exacte sur la contraception et les abus sexuels" a déclaré Adrienne Germain, présidente de la Coalition internationale pour la santé des femmes.

Les Conservateurs américains prétendent que "les services de planning familiaux" incluent l'avortement. Malgré l'insistance des représentants américains, aucune précision excluant spécifiquement l'avortement n'a été apporté au document final du sommet. Les références aux "services " ont cependant été abandonnées.

La délégation américaine avait oeuvré dans le sens du programme de l'administration Bush contre l'avortement et en faveur de l'abstinence sexuelle avant le mariage et de la famille traditionnelle, programme appuyé par le Vatican et des pays islamiques tels le Soudan, la Syrie et l'Irak.

Afin de promouvoir les valeurs familiales, les Etats Unis avaient insisté pour que la famille soit définie par le mariage entre un homme et une femme, en raison des objections des Conservateurs aux mariages homosexuels. Les diplomates réunis lors du sommet ont cependant annoncé que le document final conservera les textes précédents qui prennent en compte le fait que "dans différents systèmes culturels, sociaux et politiques, diverses formes de famille existent."

L'administration Bush a toutefois obtenu d'être exemptée d'une demande d'interdiction de la peine de mort et de l'emprisonnement à vie pour les mineurs.

L'accord a été ratifiée par 191 pays, soit toutes les nations présentes à l'exception des Etats Unis et de la Somalie. AP

Le privilége de réplique