Par Le National
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La Mairie de Rome retire son soutien à la World Gay Pride!

ROME (Reuters) - La municipalité de Rome a retiré son soutien officiel au grand rassemblement homosexuel intitulé "World Gay Pride 2000", qui soulève l'opposition du Vatican et des partis de droite.

Un responsable proche du maire Francesco Rutelli a informé les organisateurs de l'événement, prévu du 1er au 9 juin, que la Ville a annulé son soutien officiel et son financement, évalué à environ 200.000 euros. Cela ne signifie pas que le festival n'aura pas lieu, a précisé le maire.

Les organisateurs ont d'ailleurs annoncé que la manifestation controversée se déroulerait comme prévue.

L'affaire divise le monde politique. Les centristes du parti populaire qualifient de sage cette décision, alors que le parti des démocrates de gauche (ex-communiste) estime que ce festival est légitime. Le Vatican et des hauts responsables de l'Eglise italienne avaient demandé que cette fête soit reportée ou déplacée dans une autre ville. Ils ne souhaitent pas qu'elle ait lieu en même temps que les célébrations du Jubilé.

Les dirigeants de l'Alliance nationale, parti d'extrême-droite, ont également estimé qu'il était inapproprié d'organiser un rassemblement homosexuel majeur à cette date.

La municipalité accuse dans une lettre les organisateurs de ne pas vouloir travailler dans un esprit de collaboration afin que cette gay pride puisse se dérouler sans déranger le bon déroulement d'autres événements ayant lieu au même moment.

L'organisation répond qu'elle travaille depuis deux ans aux préparatifs avec la mairie et qu'elle a consenti des compromis sur les horaires et les lieux des manifestations.

Une porte-parole a aussi indiqué qu'Amnesty International et la commission internationale pour les droits des gays et lesbiennes allaient protester contre la décision de la ville.

"Ils créent un climat de peur et d'intolérance. Nous marcherons. Nous organiserons une conférence sur les droits de l'homme, nous organiserons une conférence sur la religion et l'homophobie. Ces droits sont garantis par la constitution italienne", a-t-elle estimé.

Le petit parti radical, auquel a appartenu un temps Rutelli, a fustigé cette décision, car elle contribue à renforcer la campagne cléricale et homophobe.