Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Un prêtre accusé de pédophilie devant les assises du Territoire de Belfort.

LURE, Haute-Saône (AP) -- Le procès d'un prêtre de 47 ans, accusé d'atteintes sexuelles sur trois adolescents, s'ouvre lundi devant la cour d'assises du Territoire de Belfort, qui siège à Lure en Haute-Saône sous la présidence de Marie-Agnès Crédoz.

En détention provisoire depuis 27 mois, André Montrichard, qui avait été aumonier des collèges et lycées de Belfort puis curé de la paroisse, comparaît pour ''tentatives de viols sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité et atteintes sexuelles sur mineurs de 15 ans par la même personne''. Sa défense est assurée par Me Alain Dreyfus-Schmidt.

Le prêtre est soupçonné de s'être livré à des actes pédophiles sur des adolescents entre 1989 et son arrestation en juin 1998. C'est un médecin qui avait alerté la justice après avoir découvert des traces de sévices sur l'un des jeunes garçons. Par la suite, plusieurs victimes présumées du prêtre se sont fait connaître de la justice.

Pour trois d'entre elles, des garçons âgés de 12 et 15 ans au moment des faits, il y a prescription de l'action publique. Le prêtre comparaît donc pour des gestes commis sur trois autres garçons, âgés de 12 et 13 ans au début des agressions, qui se sont déroulées sur plusieurs années. André Montrichard aurait profité des dissensions entre ces adolescents et leurs parents pour les attirer chez lui ou dans sa chambre lors de camps de vacances.

La première victime, âgée aujourd'hui de 22 ans, a subi les faits lors d'un camp de vacances en 1991 alors qu'elle avait 13 ans. Le jeune homme souffre depuis de graves problèmes psychiques avec l'émergence d'une tendance pédophile. Le second, âgé de 17 ans, et abusé au cours de cathéchisme en 1995 alors qu'il avait 12 ans, présente des tendances suicidaires. Seul le dernier, âgé de 19 ans, semble avoir réussi à préserver son équilibre mental; les faits ont été commis alors qu'il avait 13 ans, le prêtre était un ami de la famille.

Le prêtre ne souffre pas de troubles mentaux, selon les experts qui ont préconisé une thérapeutique chimique.