Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Les Britanniques voteront-ils un jour par Internet ?

La forte abstention enregistrée lors des élections de juin en Grande-Bretagne titille l´imagination des pouvoirs publics. La Commission électorale suggère le vote par Internet et par téléphone...

La démocratie britannique est moderne, qu´on se le dise ! Une dernière preuve de cette quête échevelée à s´épanouir dans son époque ? L´avis que vient de rendre la Commission électorale, au vu d´un bilan mi-chèvre mi-chou de la participation des sujets de sa Gracieuse Majesté, aux élections du 7 juin dernier (59,4 % contre 71,4 % en 1997). Non contente d´établir un constat de carence à peu près général plus l´abstention monte, plus la foi dans les institutions baisse , elle propose des remèdes à hauteur de la maladie : il s´agit d´Internet et du téléphone, qui pourraient, dit la Commission, constituer des moyens efficaces, agréables et utiles si on s´en servait pour voter. Bien sûr, ces moyens ne sauraient seuls venir à bout de la désaffection des électeurs pour l´isoloir. Il faudrait y adjoindre l´allongement de la durée du scrutin, la possibilité d´exprimer un vote blanc comptabilisé comme l´émission d´une opinion, et aussi la facilitation de l´inscription sur les registres électoraux. Pour couronner le tout, on pourrait aussi étendre le vote par courrier postal, dont l´utilisation lors des dernières élections n´a pas "accru la fraude de manière significative", cite le journal en ligne E-politix.
Avenir radieux ?
La Commission, organisme indépendant créé en 1990 par le Parlement britannique, est habituellement chargée de superviser le financement des campagnes et des partis et de veiller à l´information du public sur le processus électoral. Pour évaluer l´impact de ses propositions, elle suggère le lancement d´une étude sur le vote par Internet et par téléphone. On peut espérer que les auteurs de ce rapport sauront détecter les multiples problèmes générés< par ce type de solutions.
Par ailleurs, dans un sondage commandé par la Hansard Society, les électeurs âgés de 18 à 24 ans avaient révélé leur plus forte propension à s´informer sur le Net en temps de campagne (21 %). Mais, sur l´ensemble de l´échantillon, seules 25 % des personnes connectées à Internet avaient répondu avoir participé au scrutin... Difficile, donc, d´en déduire un avenir radieux pour le vote électronique.