Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Les gais dans le monde s'affirment et possèdent maintenant les outils nécessaires pour véritablement occuper l'espace qui est le leur!

Rendez-vous :

(D'après Gaipied)
On vous parlait la semaine dernière du rendez-vous du 30 avril à Washington pour la Millennium March for equality (marche du millénaire pour l’égalité) qui sera probablement l’une des plus importantes manifestation pour les droits civils de ces dernières années.

D’autres rencontres internationales sont aussi à noter dans vos tablettes :
Du 21 au 25 avril, à Paris, les nageurs du monde entier se retrouveront pour les 11e championnats de natation. Tous les renseignements : ici

Du 1er au 4 juin à Zurich, les sportifs et sportives européens s’affronteront dans cette petite ville suisse pour les Eurogames qui comptent une trentaine de disciplines. L’occasion aussi de participer aux rencontres culturelles et festives autour des jeux. Toutes les informations pratiques : ici

La Lesbian and gay Pride à Paris est prévue pour le 24 juin.(Nos nous excusons auprès de nos lecteurs ici pour le terme anglais utilisé par les organisateurs, comme quoi la France n'est plus un exemple en matière de langue française) La World Pride, quant à elle, se tiendra cette année à Rome du 1er au 8 juillet 2000.

En plus de la grande marche qui aura lieu le samedi 8, vous pourrez suivre des conférences, des débats et participer à de nombreuses fêtes organisées pour l'occasion. Infos : ici

 

Grande-Bretagne :

(D'après Gaipied)
Les Lords et l'église en guerre contre l'abolition de la Clause 28

La vie politique anglaise du moment est pour le moins houleuse. Les Lords conservateurs viennent en effet de déclarer la guerre à un projet de loi du gouvernement destiné à lutter contre l'homophobie, mais dénoncé par l'église et la Chambre des Lords comme un encouragement à l'homosexualité dans les écoles.
Le projet de loi vise à abolir la fameuse Clause 28 votée sous Margaret Thatcher pour interdire la "promotion" de l'homosexualité comme un mode de vie aussi légitime qu'un autre.
Le premier vent de fronde est venu de l'Écosse, où le chef de l'Église catholique, le cardinal Winning, n'a pas hésité à dénoncer "la menace que fait peser un lobby homosexuel actif sur la famille chrétienne à travers l'Europe".
Il a rapidement été relayé par les Lords, déjà mobilisés ces derniers mois contre une loi voulant abaisser l'âge de la majorité homosexuelle à 16 ans. Ils ont entamé cette semaine l'examen du nouveau projet de loi en commission, en prévenant que leur opposition était "forte". En d’autres termes, ils feront ce qu’il peuvent pour faire obstruction à coup d’amendements.
L'opposition n'y est déjà pas allé de main morte dans ses déclarations, à l'image du riche entrepreneur, Brian Souter, évoquant un "lobby gay déterminé à infiltrer le système éducatif". Ou la Baronne Young, à la tête de la fronde des Lords, qui a souligné "le grand danger à enseigner l'homosexualité aux enfants... sans compter les risques médicaux".
Du côté des associations gays, telle OutRage!, on déplore le niveau du débat : "L'école n'a pas à promouvoir ou à encourager une forme de sexualité, quelle qu'elle soit: toutes doivent être abordées de manière honnête et factuelle".

De quoi s’agit-il ?
Le projet de loi du gouvernement Blair vise à abolir la "clause 28", votée en 1988 sous Thatcher, et qui interdit aux collectivités locales toute "promotion" de l'homosexualité.
Dénoncée depuis longtemps par les associations gay, cette clause a la particularité d’être tellement vague dans sa formulation qu’elle a abouti a des situations de censures complètement ridicules, des livres retirés des bibliothèques notamment. On se souvient du scandale, dans les années 80, autour du livre Jenny vit avec Eric et Martin qui présentait une petite fille vivant une paisible vie de famille avec son père et le compagnon de ce dernier. Les intégristes y voyaient un modèle présenté aux enfants.
De plus, même si la clause 28 ne concerne pas les écoles, les deux-tiers des professeurs sont persuadés du contraire et sont d'autant plus gênés quand les écoliers abordent le sujet de l'homosexualité.
Si Tony Blair ne rate pas une occasion de vanter les vertus de la famille, il estime que l'homophobie mérite d'être combattue au même titre que les autres discriminations. Il va avoir l'occasion de prouver sa détermination.

 

Grande-Bretagne :

(D'après Gaipied)
Un général homophobe claque la porte

Un général de l'armée de l'air britannique a annoncé sa démission, pour protester contre la décision du gouvernement d'autoriser les gays à devenir soldats.
Le général Lawless (!) estime qu’en tant que soldat et citoyen, il ne peut concilier sa " morale très forte et ses convictions militaires" avec la levée de l'interdiction faite jusqu'à présent aux gays de servir dans les rangs de l'armée.
Sa démission est la première d'un officier de rang aussi élevé depuis la réforme annoncée le 12 janvier par le gouvernement, en dépit de la forte opposition de la hiérarchie militaire.
La levée de l'interdiction découlait d'un jugement de la Cour européenne des droits de l'homme condamnant l'ostracisme de l'armée britannique à l'égard de la communauté gaie.

 

Internet :
AOL big browser

America On Line, le plus important fournisseur d’accès Internet et de sites webs au monde, est la cible du National Gay Lobby américain pour son attitude pour le moins étonnante vis-à-vis des gays et des lesbiennes.
Les " profils " des utilisateurs des services sont en effet " filtrés " selon des critères qui laissent pantois. Ainsi, vous pouvez annoncer que votre hobby favori est le " fag shooting " ou le " fag bashing ", vous ne risquez rien, le géant du multimédia estime sans doute que la liberté d’opinion est une valeur sacré des États Unis.
Par contre, si vous vous aventurez à faire de vous une description un peu osée et que vous êtes homosexuel, la sanction est immédiate : censure pour cause d’obscénité. La même politique est appliquée aux pages personnelles. Pour mémoire, AOL s’était déjà fait remarquer pour avoir balancé des informations sur la vie gay d’un officier de la Navy, qui du coup s’était fait virer. Après des demandes de rendez-vous laissé sans réponse, le National Gay Lobby appel donc au boycott ce fournisseur d’accès. Mais l’histoire (les communiqués du NGL) ne dit pas qui il faut exactement boycotter ( NDLR: ...et si ce boycotte est légal). Car depuis sa fusion avec Time Warner, AOL regroupe les enseignes suivantes : AOL, Time, CNN, CompuServe, Warner Bros., Netscape, Sports Illustrated, People, HBO, ICQ, AOL Instant Messenger, AOL MovieFone, TBS, TNT, Cartoon Network, Digital City, Warner Music Group, Spinner, Winamp, Fortune, AOL.COM, Entertainment Weekly, et Looney Tunes.

De plus AOL International a fait alliance avec le groupe allemand Bertelsmann pour le développement des services d’AOL, CompuServe et Netscape Online en Europe et avec Cegetel (filiale de Vivendi, par ailleurs propriétaire de Canal +) pour ce qui concerne AOL en France. Le boycoot de la World Compagnie, c’est pas une mince affaire.

 

 

25 janvier 2000
UK : Le débat sur l'homosexualité à l'Ècole déclenche l'hystérie homophobe d'un cardinal (D'après Adventice)

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Une disposition datant de la période puritaine du gouvernement de Margaret Thatcher interdit aux collectivités locales de faire la promotion de l'homosexualité comme mode de vie légitime. Bien qu'elle ne concerne pas directement les écoles, elle y est parfois interprétée de façon restrictive, conduisant, par exemple, certains établissement à bannir de leur bibliothèque des auteurs comme Wilde ou Proust.

Afin de lutter contre l'homophobie, le gouvernement anglais a préparé un projet de loi visant à abolir cette disposition. En effet, une grande majorité des enseignants pensent que cette disposition leur est applicable si bien qu'il leur est difficile d'aborder ce sujet avec leurs élèves et de répondre à leur question. "Or, face à une poussée des brutalités homophobes, des collégiens homosexuels ont le sentiment que les pouvoirs publics ne répondent pas à leurs inquiétudes", déclare le sous-secrétaire d'Etat Lord Whitty.

Aussitôt ses intentions connues, un véritable tollé s'est déclenché dans les milieux conservateurs et cléricaux. Ce fut d'abord le cardinal Winning, chef de l'Église catholique d'Écosse qui a dénoncé "la menace que fait peser un lobby homosexuel actif sur la famille chrétienne à travers l'Europe". Puis il a continué : "Si l'on se souvient des jours sombres de la Seconde Guerre mondiale, le parallèle est frappant. Au lieu des bombes d'il y a un demi-siècle, nous sommes bombardés aujourd'hui d'idées, de valeurs et d'images qui nous sont tout à fait Ètrangères" !

Ces propos ont initié une violente polémique : "Les allégations du cardinal Winning sur un soi-disant complot international nous rappellent les affirmations formulées contre les Juifs il y a un siècle, ces mêmes affirmations qui ont conduit à l'holocauste", a répondu un membre d'Equality Network, une association homosexuelle.

Le cardinal a rapidement présenté ses excuses aux homosexuels, alléguant que ses propos ont été mal interprêtés. Entre temps, l'Église anglicane relayée par l'archevêque de Canterbury a donné son soutien à l'Église catholique : "Je condamne toute forme de discrimination basée sur l'orientation sexuelle, mais je refuse de placer sur le même plan une relation homosexuelle et le mariage". Le débat a ensuite pris une tournure politique : la chambre des Lords, déjà en conflit avec le gouvernement au sujet de l'abaissement de l'age de la majorité sexuelle à 16 ans pour les gays, s'est précipité dans le débat. La Baronne Younga dénoncé "le grand danger à enseigner l'homosexualité aux enfants... sans compter les risques médicaux".

L'association gay, Outrage, déplore la tournure du débat : "L'école n'a pas à promouvoir ou ýà encourager une forme de sexualité, quelle qu'elle soit: toutes doivent être abordées de manière honnête et factuelle". Il s'agit avant tout de donner aux écoliers "des conseils pratiques pour refuser les avances sexuelles non désirées, se protéger contre le SIDA et avoir des relations humaines épanouies".

 

 

25 janvier 2000
UK : Le débat sur l'homosexualité à l'Ècole déclenche l'hystérie homophobe d'un cardinal (D'après Adventice)

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Une disposition datant de la période puritaine du gouvernement de Margaret Thatcher interdit aux collectivités locales de faire la promotion de l'homosexualité comme mode de vie légitime. Bien qu'elle ne concerne pas directement les écoles, elle y est parfois interprétée de façon restrictive, conduisant, par exemple, certains établissement à bannir de leur bibliothèque des auteurs comme Wilde ou Proust.

Afin de lutter contre l'homophobie, le gouvernement anglais a préparé un projet de loi visant à abolir cette disposition. En effet, une grande majorité des enseignants pensent que cette disposition leur est applicable si bien qu'il leur est difficile d'aborder ce sujet avec leurs élèves et de répondre à leur question. "Or, face à une poussée des brutalités homophobes, des collégiens homosexuels ont le sentiment que les pouvoirs publics ne répondent pas à leurs inquiétudes", déclare le sous-secrétaire d'Etat Lord Whitty.

Aussitôt ses intentions connues, un véritable tollé s'est déclenché dans les milieux conservateurs et cléricaux. Ce fut d'abord le cardinal Winning, chef de l'Église catholique d'Écosse qui a dénoncé "la menace que fait peser un lobby homosexuel actif sur la famille chrétienne à travers l'Europe". Puis il a continué : "Si l'on se souvient des jours sombres de la Seconde Guerre mondiale, le parallèle est frappant. Au lieu des bombes d'il y a un demi-siècle, nous sommes bombardés aujourd'hui d'idées, de valeurs et d'images qui nous sont tout à fait Ètrangères" !

Ces propos ont initié une violente polémique : "Les allégations du cardinal Winning sur un soi-disant complot international nous rappellent les affirmations formulées contre les Juifs il y a un siècle, ces mêmes affirmations qui ont conduit à l'holocauste", a répondu un membre d'Equality Network, une association homosexuelle.

Le cardinal a rapidement présenté ses excuses aux homosexuels, alléguant que ses propos ont été mal interprêtés. Entre temps, l'Église anglicane relayée par l'archevêque de Canterbury a donné son soutien à l'Église catholique : "Je condamne toute forme de discrimination basée sur l'orientation sexuelle, mais je refuse de placer sur le même plan une relation homosexuelle et le mariage". Le débat a ensuite pris une tournure politique : la chambre des Lords, déjà en conflit avec le gouvernement au sujet de l'abaissement de l'age de la majorité sexuelle à 16 ans pour les gays, s'est précipité dans le débat. La Baronne Younga dénoncé "le grand danger à enseigner l'homosexualité aux enfants... sans compter les risques médicaux".

L'association gay, Outrage, déplore la tournure du débat : "L'école n'a pas à promouvoir ou ýà encourager une forme de sexualité, quelle qu'elle soit: toutes doivent être abordées de manière honnête et factuelle". Il s'agit avant tout de donner aux écoliers "des conseils pratiques pour refuser les avances sexuelles non désirées, se protéger contre le SIDA et avoir des relations humaines épanouies".

 

 

26/1/2000
POLITIQUE - Bertrand Delanoe sera candidat à la mairie de Paris en 2001

Envoyé par OOups!

Bertrand Delanoe a annoncé aujourd'hui dans un entretien à Libération qu'il serait candidat à la mairie de Paris aux élections municipales de 2001. Sénateur et président du groupe socialiste au Conseil de Paris depuis 1993, porte-parole du PS de 1981 à 1983, puis chargé des fédérations jusqu'en 1985, il est élu de Paris depuis 1977.

Ami de longue date de Lionel Jospin, il fut le leader de la bataille municipale de 1995 qui a permis à la gauche de prendre à la droite six mairies d'arrondissements. Sa légitimité de terrain sera un avantage par rapport à Jack Lang, qui vise lui aussi la mairie de Paris.

Bertrand Delanoe avait annoncé son homosexualité en novembre 1998, dans un entretien diffusé dans l'émission "Zone interdite" sur M6. Il devenait ainsi le deuxième homme politique français contemporain à évoquer publiquement son homosexualité, après André Labarrère qui l'avait annoncé fin 1997.

"À 48 ans, je dois vivre mes convictions dans la liberté et l'indépendance par rapport à ceux qui voudraient essayer de me nuire à cause de ça " expliquait à l'époque Bertrand Delanoe. Il disait se moquer des éventuelles conséquences sur sa vie politique : " Ma carrière politique n'a jamais été prioritaire " avait-il affirmé, en concluant : " J'aimerais que les citoyens s'en foutent ".

 

 

TRIBUNAUX La Chancellerie assure que plus de 6 000 pactes civils de solidarité ont été conclus. (Par Cite Gay)

Elisabeth Guigou est trop modeste : elle avait estimé lors de ses voeux à la presse le nombre de Pactes civils de solidarité (Pacs) à environ 1 500. Le démenti est tombé hier de ses services : depuis le 16 novembre, date de la promulgation de la loi au Journal officiel et le 31 décembre 1999, ce sont en tout 6 211 Pacs qui ont été signés devant les tribunaux d'instance un peu partout en France. Soit, en extrapolant sur un an, 37 266, peu si l'on compare ce chiffre aux 282 100 mariages célébrés en 1998. Si la distinction entre homo et hétérosexuels ne figure pas aux statistiques, Jan-Paul Pouliquen, président du Collectif pour le Pacs, estime à 75% les demandeurs homosexuels en région parisienne, et à 60% les hétérosexuels dans les régions. Le communiqué du ministère de la Justice, tout compte fait, se félicite de la surprise des chiffres.

Ces 12 422 "pacsés" témoignent du besoin réel dans notre société auquel correspond le Pacte civil de solidarité. Par la même occasion, les conseillers d'Elisabeth Guigou saluent la mobilisation des personnels des tribunaux d'instance qui ont fait très rapidement face à la demande des aspirants à l'union du troisième type. Sans surprise, en revanche, se révèle la géographie des tribunaux les plus sollicités. Ce sont les cours d'appel de Paris et de Versailles qui ont enregistré le plus grand nombre de Pacs : 1 914 doubles signatures représentent près du tiers de la totalité des Pacs contractés dans l'Hexagone. Suivent la région de Rennes (497), celle de Douai (358) et celle d'Aix-en-Provence (333). Dans le classement des tribunaux d'instance, c'est celui de Nantes qui a été le plus sollicité, avec 136 Pacs, suivi par ceux de Grenoble (119), Paris XIe (102), Lille (101). Sous la barre des 100, figurent Bordeaux (99), Paris XVIIIe (96), Paris XIXe (87), Rennes (87), Lyon (83), Paris XXe (82) Nancy (80).

Certes, les premières semaines de vie du Pacs ont pu bénéficier d'un effet "trop plein" (les candidats à l'union qui attendaient depuis des années ont engagé les formalités dès la loi promulguée), suivi d'un "effet fisc" (certains hésitants se sont décidés pour les mêmes raisons qui poussent d'autres couples à se marier avant la fin de l'année). Il n'empêche. sur les 470 tribunaux d'instance français, seulement 70 n'ont enregistré aucune demande - principalement dans les DOM de Guadeloupe, de Martinique et de Cayenne. Avec à peine un peu plus de deux mois d'existence, le nouveau venu de l'arsenal matrimonial se doit de confirmer son rythme. Si l'on se penche sur les carnets du jour des quotidiens, le "réflexe Pacs" semble bel et bien exister. Si un seul faire-part est paru dans Le Figaro (18 décembre), Libération et surtout Le Monde commencent à prendre l'habitude de l'étrange littérature de ces entrefilets.
par Véziane de Vezins